Question de M. LE GLEUT Ronan (Français établis hors de France - Les Républicains) publiée le 07/07/2022
M. Ronan Le Gleut appelle l'attention de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les compétences linguistiques exigées des proviseurs des lycées français à l'étranger lorsque l'établissement se trouve dans un pays non-francophone, ainsi que sur la préparation qui leur est délivrée en matière de formation interculturelle
En effet, hormis pour la zone francophone, la direction d'un établissement français à l'étranger requiert de la part du chef d'établissement la maîtrise d'une langue étrangère correspondant à la zone linguistique où il doit exercer. Si tel est très majoritairement le cas, il existe néanmoins des exceptions. Afin de s'assurer des compétences linguistiques des proviseurs devant être nommés dans des établissements situés en dehors d'une zone francophone, il lui apparait nécessaire de leur demander de valider un test en langue étrangère, par exemple du type « test of english as a foreign language »(TOEFL) pour les pays anglophones ou « diploma de espanol como lengua extranjera » (DELE) pour les pays hispanophones. À cet égard, pour ceux en ressentent le besoin, il conviendrait que l'agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) leur offre de prendre des cours de langue de façon intensive, ainsi qu'une formation interculturelle pour les familiariser avec les us et coutumes du pays dans lequel ils vont exercer. L'objectif est double puisqu'il s'agit d'une part, de leur permettre de s'adresser aux parents d'élèves non-francophones dans une langue étrangère et d'autre part, de pouvoir communiquer facilement avec les autorités locales
C'est pourquoi il la remercie de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'elle entend mettre en œuvre pour assurer la formation interculturelle des futurs proviseurs des lycées français à l'étranger ainsi que la connaissance d'une langue étrangère pour ceux devant diriger un établissement situé en dehors de la zone francophone.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 29/09/2022
L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), qui anime à la rentrée 2022 un réseau de 566 établissements dans 138 pays, détache des proviseurs dans les établissements en gestion directe et les établissements conventionnés. Les proviseurs exerçant dans les établissements partenaires sont recrutés directement par le comité de gestion ou la fondation concernée. L'Agence recrute des proviseurs aux compétences professionnelles avérées dans la gestion d'établissement et ayant une aptitude à l'expatriation. Dans la mesure où ces personnels sont issus du ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse et exercent sur le territoire national, des niveaux très inégaux sont constatés en matière linguistique en raison d'un manque de pratique, en anglais comme dans d'autres langues. La question de l'acculturation et des compétences linguistiques des proviseurs est bien prise en compte par l'AEFE à différents niveaux du recrutement des personnels de direction : Lors de la publication du poste, le niveau de langue exigé est signalé dans le profil de poste et le futur candidat doit préciser et justifier son niveau de langue dans son dossier de candidature. Lors de l'entretien, la problématique de la place de langue du pays est abordée et le candidat est alerté sur la nécessité de se perfectionner si besoin ou de réactiver ses compétences si sa pratique est un peu éloignée. Lors de la préparation à la prise de poste, où la question des compétences linguistiques et de la formation interculturelle liées à la spécificité du pays est abordée avec le secteur géographique concerné. Lors du séminaire annuel des personnels encadrants partants en poste à l'étranger. L'AEFE remet également aux candidats un guide (vidéo) des différentes compétences à développer pour assurer la direction d'un établissement d'enseignement français à l'étranger. Il est aussi de la responsabilité et de l'engagement du futur chef d'établissement de prendre la mesure de ses besoins en formation et d'approfondir sa connaissance du contexte local. Outre un apprentissage individuel, par l'intermédiaire de lectures par exemple, il contacte son prédécesseur pour connaître les enjeux de son futur poste et se rend dans certains cas sur place en amont pour se préparer à son environnement professionnel et culturel à venir. Certains postes de direction se révèlent parfois difficiles à pourvoir faute de candidats maîtrisant la langue du pays. C'est le cas notamment pour l'allemand, l'espagnol et l'arabe. L'AEFE accorde donc une attention toute particulière à la préparation des cheffes et chefs d'établissement avant leur départ en poste, condition essentielle de la réussite de leur mission.
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