Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - Les Républicains) publiée le 07/07/2022
M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques sur la pénurie attendue de maîtres-nageurs dans les piscines publiques pour la saison estivale et du risque inhérent de fermetures d'établissements nautiques.
Parmi la variété de facteurs explicatifs, il faut rappeler la faible attractivité du métier, la rémunération peu élevée ou encore les conditions d'exercice rendues plus strictes avec des exigences renforcées de formation. Certains territoires du pays drainent aussi moins de candidats en raison d'un climat local moins clément que dans d'autres, réputés pour leur ensoleillement et leur plus grande fréquentation d'établissements nautiques.
Le diplôme d'État de maître-nageur sauveteur (MNS), supprimé par l'État en 1985 au profit du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), rattache de façon obligatoire l'apprentissage de l'enseignement de la natation pour les candidats aux fonctions de sauveteur, ce qui décourage beaucoup de candidats compte tenu de l'implication et du coût demandés.
Cette pénurie de lauréats du BNSSA est susceptible de priver nombre de Français de la possibilité de fréquenter des piscines pendant la saison estivale 2022, opportunité pourtant idéale pour apprendre la natation et ce, conformément au projet évoqué en 2019 par le Gouvernement de rendre obligatoire l'initiation à la nage dès la maternelle afin d'enrayer le taux de noyade.
Il lui demande ainsi de bien vouloir lui faire part des différentes solutions envisagées par le ministère dans le but de renforcer l'attractivité du métier de maître-nageur.
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Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 22/09/2022
Le sujet de la pénurie de maîtres-nageurs est un sujet majeur de sécurité publique dont le ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques s'est déjà saisi. La baisse du nombre de professionnels détenteurs du titre de MNS en exercice est un sujet qui a été abordé dans le cadre du plan « aisance aquatique et de lutte contre les noyades ». Plusieurs enquêtes, menées par des acteurs de la filière aquatique, ont confirmé un problème d'attractivité du métier de MNS. Dans ce contexte, si le nombre de certifiés reste relativement constant on constate en effet un nombre de candidats qui a sensiblement baissé. Des axes de travail ont été lancés pour tenter de mettre fin à cette baisse d'enseignants et de surveillants comme par exemple l'articulation des fonctions d'enseignement et de surveillance ou la facilitation des parcours de formation. Pour rappel, depuis l'abrogation du diplôme d'État de MNS, dans le respect de la pluralité des parcours de formation, il n'a jamais été obligatoire de se former conjointement sur l'enseignement et sur le sauvetage. La certification en sauvetage aquatique a toujours été maintenue indépendamment de l'enseignement de la natation et cela depuis la création du BNSSA en 1979. Ce diplôme est porté par le ministère de l'intérieur et toujours en vigueur. La durée de formation proposée par l'organisme de formation habilité peut être de quelques jours. Le constat est que peu de candidats se recyclent au bout de 5 ans ce qui interroge sur l'attractivité des conditions d'emploi. La création des brevets d'État certifiant l'ensemble des compétences du périmètre métier de MNS à savoir l'enseignement et le sauvetage a permis de répondre à un besoin d'emploi identifié par les professionnels eux-mêmes, acteurs de tous les travaux d'écriture menés jusqu'à ce jour par le ministère des sports, et des jeux olympiques et paralympiques. Les contenus de formation répondent aux attentes des professionnels puisque le BPJEPS AAN, permettant la délivrance du titre de MNS et actuellement en vigueur, est la première certification en termes de lien entre emploi occupé (emploi principal) et formation. Concernant l'obligation d'initiation à la nage dès la maternelle évoquée, la note de service du ministère de l'éducation nationale NOR : MENE2129643N du 28 février 2022 pose la contribution majeure attendue de l'école dans l'acquisition de l'aisance aquatique comme étant une forte incitation, mais sans caractère obligatoire. Le ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques doit poursuivre le travail de concertation avec l'ensemble des acteurs concernés par le métier de MNS afin d'accompagner et de maintenir les futurs professionnels dans l'emploi, d'assurer l'accès en sécurité aux activités aquatiques pour l'ensemble des publics et réduire le nombre de noyades sur le territoire.
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