Question de M. LECONTE Jean-Yves (Français établis hors de France - SER) publiée le 24/02/2022
Question posée en séance publique le 23/02/2022
M. le président. La parole est à M. Jean-Yves Leconte, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
M. Jean-Yves Leconte. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.
La situation en Ukraine est au cœur de nos inquiétudes du moment. Les récentes décisions de Vladimir Poutine représentent une menace pour l'Europe, mais aussi pour le monde. Un peuple qui, voilà huit ans, s'est levé pour arracher son droit à une perspective européenne est aujourd'hui menacé. Il est menacé, parce qu'il a revendiqué cette liberté et cette indépendance qui nous relient aujourd'hui à lui. Nos destins sont maintenant liés.
La France a appelé ses ressortissants à quitter l'Ukraine. Partir pour protéger sa famille, pour se protéger ou rester pour accomplir sa mission, pour marquer sa solidarité avec ses proches, c'est un choix qui appartient à chacun, en conscience, et qui peut évoluer, mais la France lance un appel pour inciter à quitter l'Ukraine.
Ma question est donc la suivante, monsieur le ministre : comment faire si les avions se font rares et chers ? Comment faire si personne n'attend nos concitoyens en France ? Beaucoup disposent de solutions, mais que faire pour accueillir les autres ? Quelles dispositions sont prises par le centre de crise et de soutien du ministère ?
L'anxiété croît en Ukraine. Plus de 200 000 personnes vivent sur la ligne de contact et sont directement menacées. Le nombre de morts et de blessés augmente chaque jour ; un important exode est à craindre. Nombreux sont ceux qui se mobilisent pour faire face à une telle situation, en espérant qu'elle n'adviendra pas. Les besoins sont immenses : médicaments, équipements de traumatologie, soutien psychologique, accueil des réfugiés
Quel sera l'apport de la France et de l'Union européenne face à ces besoins et à ces menaces ? Que préparons-nous dans ce cadre ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER. Mme Esther Benbassa applaudit également.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes publiée le 24/02/2022
Réponse apportée en séance publique le 23/02/2022
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes.
M. Clément Beaune, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes. Monsieur le sénateur Leconte, vous avez rappelé la gravité de la situation, déjà évoquée par plusieurs sénateurs.
Vous soulignez la dimension humanitaire et humaine de cette crise, notamment en ce qui concerne la situation de nos ressortissants. Il s'agit bien évidemment de notre priorité. Nous avons c'est la responsabilité du Quai d'Orsay adapté à trois reprises nos recommandations pour les voyageurs et pour nos ressortissants sur place au cours du mois de janvier ; nous l'avons encore fait le week-end dernier face à la dégradation de la situation.
Nous demandons d'évidence à tous les voyageurs d'éviter de se rendre en Ukraine. Nous avons également indiqué à nos ressortissants qu'il était nécessaire et plus prudent, sauf motif impérieux, de quitter l'Ukraine.
Comme vous le savez, la communauté française dans ce pays s'élevait, au début de la crise, à environ un millier de personnes, principalement des binationaux. Il faut évaluer les situations au cas par cas : certains par nécessité, d'autres par engagement ou par solidarité peuvent faire le choix de rester en Ukraine et d'accompagner leurs proches.
Nous avons mobilisé notre ambassade qui reste ouverte et opérationnelle, certes dans un format resserré compte tenu de la situation, pour accompagner nos ressortissants et traiter chaque situation, conformément à l'instruction donnée par Jean-Yves Le Drian au centre de crise et de soutien, lequel analyse chacune de ces situations et chaque cas particulier en lien avec notre poste consulaire.
Vous évoquez aussi l'aspect humanitaire de cette crise, au-delà de la situation de nos propres ressortissants et de la communauté française ou franco-ukrainienne. La France est au rendez-vous depuis le début de la semaine. Les autorités ukrainiennes ont fait appel au mécanisme de protection civile de l'Union européenne, qui permet d'apporter, ici de manière préventive, un certain nombre d'équipements de santé et de protection.
La France a fait partie des cinq premiers pays européens à répondre à cet appel, dès lundi dernier. Nous avons déjà acheminé, depuis mardi, du matériel pour protéger, le cas échéant, non seulement la communauté française, mais aussi les Ukrainiens.
La solidarité avec l'Ukraine est absolue et nous continuerons de la mettre en uvre. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. Jean-Yves Leconte, pour la réplique.
M. Jean-Yves Leconte. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le secrétaire d'État.
Nous ne devons oublier personne : ceux qui ont besoin d'être accueillis doivent avoir les moyens de voyager s'ils décident de rentrer. Cela doit être dit et répété !
Devant l'importance de la menace, il est essentiel de mettre en place des dispositifs qui soient à la hauteur des risques encourus par l'ensemble des Ukrainiens. (Applaudissements sur les travées du groupe SER. Mme Patricia Schillinger applaudit également.)
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