Question de Mme MEUNIER Michelle (Loire-Atlantique - SER) publiée le 10/02/2022
Question posée en séance publique le 09/02/2022
M. le président. La parole est à Mme Michelle Meunier, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
Mme Michelle Meunier. Ce quinquennat a débuté par la baisse de cinq euros des aides personnalisées au logement, fixant le cap de ce gouvernement : l'accroissement de la précarité, bien avant que la crise sanitaire ou le coût du chauffage viennent encore accentuer les difficultés du quotidien.
Dans ce contexte, rien n'a été fait pour soutenir l'ensemble des professionnels du social. En effet, si la crise sanitaire a permis une revalorisation des soignants, dix-huit mois après le Ségur, son extension aux fameux « oubliés » est conditionnée à la conférence sociale prévue le 18 février prochain.
Sur le terrain, mes chers collègues, la colère est palpable : précarité, partagée entre le public accueilli et les travailleurs sociaux, postes vacants, recours à l'intérim au détriment de la qualité de l'accompagnement social.
Concrètement, les maraudes sont raccourcies, moins de dossiers sont remplis, le recours aux droits sociaux est moindre et le suivi sur le long terme est rendu quasiment impossible. Il s'agit d'une perte de sens du travail social.
Mes chers collègues, comment, dès lors, s'étonner de la difficulté de recrutement, de la crise des vocations et des abandons en cours de formation ?
Madame la secrétaire d'État, qu'avez-vous fait en cinq ans pour les métiers du social et pour les travailleurs sociaux ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du Premier ministre, chargé des personnes handicapées publiée le 10/02/2022
Réponse apportée en séance publique le 09/02/2022
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées.
Mme Sophie Cluzel, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées. Mesdames, messieurs les sénateurs, depuis le début du quinquennat, nous sommes attachés à accompagner ces professionnels qui réalisent un travail remarquable auprès des personnes âgées comme des personnes handicapées.
Je vous rappelle que les conditions ont été négociées avec Michel Laforcade et que les associations gestionnaires, les employeurs, ont agréé une augmentation au 1er janvier, pour étendre le Ségur aux personnels dits non soignants accompagnants dans les établissements médico-sociaux et les services d'accompagnement.
Forts des problématiques de recrutement que nous ne nions pas, qui découlent de la crise sanitaire, nous avons été à leurs côtés, avec le Premier ministre. Nous avons ainsi avancé au 1er novembre dernier la revalorisation du Ségur prévue au 1er janvier et nous l'avons étendue non seulement aux établissements relevant de la sécurité sociale, mais également à ceux qui dépendent des départements. Il s'agissait justement d'éviter les différences entre des personnels faisant le même métier auprès des personnes les plus fragiles et les plus vulnérables.
La hausse de 183 euros par mois, prévue par les accords du Ségur, a été étendue à partir du 1er novembre. Les associations gestionnaires ont opéré cette revalorisation et l'État est à leurs côtés pour la compenser à l'euro près.
Sur le reste, sur les accompagnants éducatifs, sociaux, médico-sociaux, nous continuons. Denis Piveteau a mené une grande concertation sur l'attractivité des métiers. Le 18 février prochain, comme il s'y est engagé, le Premier ministre tiendra la Conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social. Chacun fédérations d'employeurs, État, départements , en responsabilité, uvre à accompagner ces professionnels qui font un travail remarquable.
Oui, nous devons rendre ce métier plus attractif, instaurer des passerelles, renforcer la formation. C'est tout l'enjeu de l'accompagnement que nous sommes en train de mettre en place. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. François Patriat. Bravo !
M. le président. La parole est à Mme Michelle Meunier, pour la réplique.
Mme Michelle Meunier. Madame la secrétaire d'État, les réponses que vous apportez sont insuffisantes et les mobilisations sur le terrain ne faiblissent pas depuis le mois de novembre dernier. Dans certains secteurs, c'est du jamais vu !
Outre les rapports que vous avez cités ont paru le rapport Libault, le rapport El Khomri, celui des travaux menés par MM. Vinquant et Ferras, et j'en passe. Tous ces éléments vous donnent les moyens d'agir.
Vous savez que vous êtes attendue : c'est important pour les citoyens comme pour les professionnels, qui ne trouvent plus de sens dans leur métier. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)
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