Question de M. DENNEMONT Michel (La Réunion - RDPI) publiée le 10/02/2022

Question posée en séance publique le 09/02/2022

M. le président. La parole est à M. Michel Dennemont, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. Michel Dennemont. Ma question s'adresse à M. le ministre des outre-mer.

Le cyclone tropical Batsirai, de catégorie 4, a déferlé sur le sud-ouest de l'océan Indien, touchant La Réunion, puis Madagascar.

Face à des rafales de 150 kilomètres à l'heure et à des précipitations exceptionnelles, allant jusqu'à 600 millimètres en quarante-huit heures, je tiens à saluer la réactivité des services de l'État, qui ont immédiatement déclenché l'alerte rouge, permettant ainsi de protéger la population et d'éviter toute perte humaine à La Réunion.

Ce n'est malheureusement pas le cas pour notre île voisine, Madagascar, qui déplore un lourd bilan humain, d'au moins vingt morts et de 70 000 personnes déplacées. Batsirai a semé la désolation et je tiens ici, au nom du groupe RDPI, à exprimer tout notre soutien et toute notre solidarité aux Malgaches face à cette catastrophe.

Monsieur le ministre, Madagascar pourra, j'en suis certain, compter sur la solidarité internationale et sur la France pour éviter toute crise humanitaire.

Chez nous, à La Réunion, les dégâts matériels sont également importants.

Ainsi, quatre jours après le cyclone, la réalimentation en eau potable n'était toujours pas effective, plus de 3 500 foyers étaient toujours privés d'électricité, l'école d'Aurère à Mafate était toujours fermée, la route du littoral était partiellement ouverte, la menace d'une pollution liée à l'échouage sur nos côtes d'un pétrolier mauricien était de plus en plus inquiétante.

Bien évidemment, je ne peux pas parler des dégâts matériels sans évoquer les pertes considérables engendrées par le cyclone pour nos agriculteurs, fortement touchés. Plus de 80 % des cultures maraîchères et 90 % des bananeraies seraient détruites.

Monsieur le ministre, quelles sont les mesures que le Gouvernement compte prendre pour accompagner les Réunionnais et soutenir notamment nos agriculteurs face à cette catastrophe naturelle ? (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains. – M. Emmanuel Capus et Mme Marie-Pierre de La Gontrie applaudissent également.)


Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 10/02/2022

Réponse apportée en séance publique le 09/02/2022

M. le président. La parole est à M. le ministre des outre-mer.

M. Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je crois que la violence du cyclone qui s'est abattu sur La Réunion nous oblige à aborder cette question avec gravité : c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de victime humaine.

Les dégâts matériels ont été nombreux. Je tiens ici, dans le Palais du Luxembourg, devant la Haute Assemblée, à saluer l'investissement des forces de l'ordre, des forces de sécurité civile, de l'ensemble des maires, des responsables des équipes municipales et de la préfecture, qui se sont relayés pour limiter les impacts importants de ce cyclone.

Monsieur le sénateur, je peux vous annoncer que Gérald Darmanin et moi-même venons de procéder au classement en situation de catastrophe naturelle de dix-neuf communes sur vingt-quatre. Les dossiers des communes qui n'ont pas pu faire l'objet de ce classement seront instruits lors d'une autre réunion, le 8 mars prochain.

Julien Denormandie et moi-même sommes en train d'examiner le volet « calamité agricole » ; les dossiers sont en voie de finalisation. Je me rendrai à La Réunion ce week-end, j'aurai donc l'occasion de rencontrer les représentants des différentes filières pour approfondir ces échanges.

Nous sommes également mobilisés sur l'échouement du Tresta Star, l'autre point d'angoisse dans la gestion de cette crise. Il a fallu sauver les onze naufragés ; les premières missions d'expertises ont lieu et révèlent des traces d'hydrocarbures liées à des transports précédents de fioul lourd. Nous avons mis en demeure l'armateur et les premières opérations de nettoyage et de pompage vont avoir lieu. Un bateau spécialisé se rendra prochainement sur place.

Il s'agit également de rétablir les services publics. Le secteur routier est rouvert. Le port et l'aéroport fonctionnent normalement. Quelque 1 600 clients restent privés d'électricité sur les 72 000 enregistrés à la fin de l'alerte rouge samedi, mais les équipes d'EDF travaillent d'arrache-pied. L'alimentation en eau potable est également rétablie. Les écoles sont rouvertes.

Je tiens, enfin, à adresser un message de solidarité à Madagascar, qui, malheureusement, n'a pas eu la même chance que le territoire réunionnais. Les mécanismes de solidarité sont en route pour ce pays ami qui a connu un vrai drame. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, INDEP et RDSE.)

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