Question de M. KAROUTCHI Roger (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 13/01/2022
M. Roger Karoutchi appelle l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes sur le financement, par des subventions du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne de nombreuses organisations et associations d'obédience islamiste.
En novembre 2021, la campagne « As freedom is in the Hijab » a mis en lumière un phénomène jusqu'à présent peu exposé, l'entrisme islamiste au sein des institutions européennes. Cette promotion du voile faite au moyen de fonds attribués par le Conseil de l'Europe et la Commission européenne n'est qu'une des facettes d'un système qui aura permis depuis des années à des associations ou organisations issues de la « Federation of Islamic Organisation in Europe » (FIOE) de financer leurs activités à coup de millions d'euros d'argent public.
La FIOE, instance européenne des Frères musulmans qui se garde bien d'ébruiter sa réelle identité, investit ainsi de nombreux domaines comme les organisations de jeunesse, d'étudiants, sportives, pour les droits des femmes ou encore de lutte contre les discriminations. Sur ce dernier point par exemple, le Collectif contre l'islamophobie en France, dissous en 2020, a ainsi touché plus de 800 000 € de subventions européennes entre 2012 et 2017.
Alors que le Gouvernement marque tout particulièrement depuis le terrible assassinat de Samuel Paty sa volonté de combattre l'Islam politique, il souhaite savoir s'il compte mettre à profit la Présidence française de l'Union pour élargir ce combat au-delà de nos frontières, aux instances européennes.
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé des affaires européennes publiée le 28/04/2022
Le Gouvernement a exprimé la forte préoccupation de la France à la suite d'une publication de la fédération d'associations musulmanes européennes (Femyso) en novembre dernier. Combattre efficacement et avec cohérence les processus de radicalisation et l'extrémisme passe notamment par une capacité de détection des financements destinés aux organisations ou aux projets contraires aux valeurs de l'Union européenne et de la République française. La Présidence française du Conseil de l'Union européenne porte ce sujet éminemment important au cours de ce semestre. Les autorités françaises ont ainsi très rapidement saisi la Commission pour exclure toute subvention à deux associations islamistes. Plus largement, cette question a également été évoquée lors du Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI) informel des 3 et 4 février 2022. Enfin, une réunion de la Présidence française sur le bilan et les perspectives de la lutte contre la radicalisation en Europe a été organisé les 24 et 25 février, en présence de représentants gouvernementaux, de hauts fonctionnaires des 27 Etats membres, d'experts de la Commission européenne et d'acteurs de terrain.
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