Question de M. MARIE Didier (Seine-Maritime - SER) publiée le 13/01/2022
M. Didier Marie attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé au sujet de la situation des professionnels du secteur social et médico-social.
La crise sanitaire liée au covid-19 a eu de réels impacts économiques et sociaux sur nos concitoyens. Certains territoires et certaines catégories de la population sont ainsi concernés par une persistance à des formes d'enracinement de la pauvreté. Ces réalités rendent plus que jamais indispensable l'action des travailleurs sociaux, qui aident ces personnes à accéder à des logements, à l'emploi, à la santé, à l'éducation et de manière plus générale à leurs droits. Or, le secteur social et médico-social est en crise. Il fait face, comme de nombreux secteurs, à des tensions de recrutement qui impactent gravement son fonctionnement.
Si les mesures annoncées par le gouvernement lors du Ségur de la santé sont positives, et ont permis des rattrapages attendus dans le secteur sanitaire, elles ne suffisent pas. La majorité de ces professionnels se trouvent en effet exclus des enveloppes de revalorisation salariale : ils sont près d'un demi-million, notamment dans le domaine de la protection de l'enfance, de l'hébergement des personnes sans abri, de l'accueil des demandeurs d'asile, de la formation ou encore de la protection juridique des majeurs, à en être écartés.
Cet « oubli » a des conséquences directes sur l'attractivité de ces métiers, déjà mise à mal par le fait que ces professionnels sont, pour leur niveau d'étude, peu rémunérés, tout en étant confrontés à des conditions de travail difficiles. Le manque de personnel et les difficultés de recrutement s'aggravent, entraînant la fermeture partielle de nombreux établissements. Ces difficultés sont d'autant plus importantes en milieu rural. À l'heure actuelle, 70 % des établissements du secteur social et médico-social indiquent rencontrer des difficultés pour recruter des salariés, et 65 000 postes sont actuellement non pourvus au sein de l'ensemble du secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif. La situation est critique, l'avenir de ces métiers est menacé.
Le 8 novembre 2021, le Premier ministre a insisté, dans le cadre de ses annonces en soutien à l'accompagnement du handicap et des publics en situation de fragilité, sur le déficit d'attractivité des métiers du secteur social et médico-social, et annoncé la tenue d'une conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social avant le 15 janvier 2022. Un mois plus tard, le 8 décembre, la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, a indiqué au Sénat que le Gouvernement travaillait à l'organisation de cette grande conférence. Le 14 décembre 2021, c'est la ministre déléguée chargée de l'autonomie, qui évoquait dans ce même hémicycle la « conférence sur l'accompagnement prévue en 2022 ». Cette initiative correspond aux attentes des employeurs associatifs du secteur médico-social. Mais à quelques semaines seulement de l'échéance fixée par le Gouvernement, aucune information quant à la date, au contenu et au format de cette conférence n'a été communiquée.
Très préoccupés par l'avenir de leurs métiers et la situation actuelle, les professionnels du secteur social et médico-social sont mobilisés depuis plusieurs mois afin d'obtenir la revalorisation de leur statut et de leur rémunération. Ils souhaitent vivement s'impliquer dans cette conférence des métiers de l'accompagnement, et faire part de leurs propositions.
Il lui demande donc de bien vouloir lui faire connaître les intentions du Gouvernement concernant cette conférence des métiers de l'accompagnement, et de lui indiquer si l'État entend prendre des mesures concrètes pour soutenir ce secteur en souffrance.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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