Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 20/01/2022

Mme Catherine Dumas appelle l'attention de Mme la ministre de la culture sur la situation d'abandon, depuis dix-huit ans, du musée Hébert, situé 85 rue du Cherche-Midi dans le 6e arrondissement à Paris. Ce dossier lui a été signalé par le maire de l'arrondissement.

Inauguré en 1978, ce musée national a fermé en 2004, pour raison de sécurité. Il est aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. Installé dans l'hôtel de Montmorency-Bours construit en 1743, dont la façade est inscrite aux Monuments historiques, le musée abrite les œuvres d'Ernest Hébert, portraitiste mondain renommé de la seconde moitié du XIXe siècle.

Ce musée est issu des donations consenties à l'État, pour ses collections, et à la Réunion des Musées Nationaux pour son bâtiment, par René Patris d'Uckermann, fils adoptif de la veuve de l'artiste, qui a en outre institué la Fondation de France légataire universelle, en l'absence d'héritier direct.

Un rapport de l'inspection générale des affaires culturelles (IGAC) sur l'avenir du musée Hébert, remis le 25 avril 2017, proposait une solution qui permettait la réouverture d'un musée dans les conditions acceptées par l'Etat. Cette solution ne semble pas avoir été retenue, puisque plus de quatre ans plus tard, les recommandations n'ont produit aucun effet.

Bien consciente de la complexité de ce dossier, elle estime qu'il conviendrait toutefois aujourd'hui de réunir tous les acteurs pour faire le point, et sauvegarder ce bâtiment remarquable de 1800 m2 : la Réunion des musées nationaux – Grand Palais (RMN-GP), propriétaire de l'ensemble immobilier, l'établissement public du musée d'Orsay et de l'Orangerie (EPMOO), la Fondation de France, et la mairie du 6e arrondissement, éventuellement porteuse de projets.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 26/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 25/01/2022

M. le président. La parole est à Mme Catherine Dumas, auteure de la question n° 2077, adressée à Mme la ministre de la culture.

Mme Catherine Dumas. Madame la secrétaire d'État, permettez-moi d'appeler l'attention de la ministre de la culture sur la situation d'abandon, depuis dix-huit ans, du musée Hébert, situé dans le VIe arrondissement de Paris.

Ce dossier m'a été signalé par le maire de l'arrondissement, Jean-Pierre Lecoq.

Inauguré en 1978, ce musée national a fermé en 2004 pour des raisons de sécurité. Il est aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. Installé dans un hôtel particulier dont la façade est classée monument historique, le musée abrite les œuvres d'Ernest Hébert, portraitiste mondain renommé de la seconde moitié du XIXe siècle.

Ce musée est issu des donations consenties à l'État pour ses collections et à la Réunion des musées nationaux pour son bâtiment par René Patris d'Uckermann, fils adoptif de la veuve de l'artiste, qui, en outre, a institué la Fondation de France légataire universel en l'absence d'héritiers directs.

Un rapport de l'inspection générale des affaires culturelles sur l'avenir du musée Hébert proposait en 2017 une solution qui permettait sa réouverture dans les conditions acceptées par l'État. Madame la secrétaire d'État, pourquoi cette voie n'a-t-elle pas été suivie ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Madame la sénatrice Dumas, vous le soulignez, la situation du musée national Ernest Hébert est très particulière et très délicate.

Depuis sa fermeture, en 2004, parce que les conditions pour accueillir le public en toute sécurité n'étaient plus réunies, l'État, en particulier le ministère de la culture, n'a cessé de rechercher des solutions. Diverses pistes ont été explorées, sans toutefois qu'aucune d'entre elles se soit imposée et ait abouti.

Cette situation tient essentiellement à l'enchevêtrement à la fois des responsabilités et des problématiques à résoudre entre les différentes parties que sont l'État, qui possède la collection, le musée d'Orsay, auquel est rattaché le musée national Ernest Hébert, l'établissement public de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, qui possède l'immeuble de la rue du Cherche-Midi, et, enfin, la Fondation de France, qui est légataire universel du donateur René Patris d'Uckermann, et qui veille à ce titre au respect des volontés de ce dernier.

Toute avancée dans ce dossier suppose donc de trouver une solution équilibrée qui convienne à l'ensemble des parties. Celle-ci devra tenir compte à la fois des enjeux culturels – la valorisation de l'œuvre du peintre –, des enjeux patrimoniaux, pour permettre à la collection d'être conservée dans de bonnes conditions, des enjeux juridiques, afin de respecter les volontés du donateur, et des enjeux financiers.

Le ministère de la culture, loin d'abandonner ce musée, s'emploie très activement, avec l'ensemble des parties, à rechercher cette issue pérenne. La mairie du VIe arrondissement de Paris, dont les efforts pour contribuer à trouver une solution sont à saluer, en sera informée dès que celle-ci se dessinera.

M. le président. La parole est à Mme Catherine Dumas, pour la réplique.

Mme Catherine Dumas. Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse, mais permettez-moi de regretter que la ministre de la culture n'ait pas pu venir répondre à cette question importante, qui concerne un dossier pendant depuis fort longtemps.

Le 28 juillet dernier, j'ai adressé une lettre à la direction générale des patrimoines et de l'architecture pour lui demander de me transmettre les conclusions de l'étude qu'elle a menée : je ne les connais toujours pas !

Madame la secrétaire d'État, je vous remercie d'indiquer à votre collègue chargée de la culture qu'il conviendrait de réunir tous les acteurs du dossier, notamment la mairie du VIe arrondissement, pour faire le point rapidement afin de sauvegarder ce remarquable bâtiment parisien.

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