Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 23/12/2021
M. Bruno Rojouan attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les conséquences liées au dispositif mis en place pour lutter contre la grippe aviaire dans les élevages de plein air.
Suite à la détection de foyers d'influenza aviaire, le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation a décrété que les risques sur le territoire étaient élevés. Par conséquent, toutes les volailles doivent être enfermées.
Si l'objectif est louable dans la mesure où il vise à lutter contre la propagation de la grippe aviaire dans les élevages, celui-ci n'est pas sans conséquences sur la profession. En effet, comme l'indique sa dénomination, l'élevage de plein-air nécessite que les volailles soient élevées en extérieur. Or, cela n'est plus possible. Le dispositif de protection altère considérablement les conditions normales de production dans les élevages de plein-air.
Face à ces difficultés, de nombreux éleveurs sont contraints de cesser leur activité du fait de leur refus ou de leur impossibilité de claustrer les animaux. De plus, la qualité des produits consommés est elle aussi touchée par cette modification des modalités d'élevage.
Ainsi, il souhaite savoir quelles dispositions le Gouvernement compte mettre en place afin de remédier à cette problématique.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 24/02/2022
Dans le cadre de l'épizootie d'influenza aviaire qui a touché le Sud-Ouest de la France durant l'hiver 2020-2021 et notamment la filière de production de palmipèdes gras, une large concertation a été menée et a conduit à la signature par toutes les parties prenantes d'une nouvelle feuille de route partagée le 8 juillet 2021. Les dispositions réglementaires concernant la biosécurité en élevage ont en conséquence, été revues dans l'arrêté du 29 septembre 2021. Cet arrêté modifie notamment les conditions de mise à l'abri obligatoire en période à risque, en tenant compte des types et modes d'élevage. La mise à l'abri adaptée des volailles, et notamment des palmipèdes, présente un intérêt majeur dans la prévention sanitaire du risque, car elle protège du contact direct entre les oiseaux d'élevage et la faune sauvage potentiellement contaminée, qu'elle provienne de populations migratrices ou commensales. En outre, le retour d'expérience réalisé en mai 2021 par l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a clairement identifié la mise à l'abri des volailles et en particulier des palmipèdes comme une clé pour limiter au maximum les contaminations. Si la règle générale est la mise à l'abri des volailles en bâtiment, celle-ci n'est imposée qu'à des modes de production qui disposent des moyens structurels et techniques de mettre en uvre cette disposition. D'autres dispositions de mise à l'abri adaptées et spécifiques ont été prévues, après consultation de l'ensemble des organisations professionnelles et retenues dans la réglementation. Ainsi, pour les élevages de taille modeste, en élevage circuit court et autarcique, disposant souvent de bâtiments de petite taille, la mise à l'abri peut être réalisée sur des parcours de surface réduite (couverts ou non de filets selon les espèces). Pour les productions habituellement élevées en plein air, la sortie sur parcours est également autorisée en cas de problème constaté par le vétérinaire sanitaire. Cette possibilité a été introduite pour éviter, notamment sur des volailles en phase de finition, des problèmes de bien-être animal. Des moyens techniques existent à ce sujet pour limiter ce stress et occuper les volailles.
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