Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 11/11/2021

M. Sebastien Pla rappelle à l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé que, selon l'avis du conseil scientifique covid-19 publié le 5 octobre 2021, « des données concordantes recueillies auprès des grandes structures hospitalières françaises (administratives et médicales) font état d'un système de santé en souffrance avec un grand nombre d'emplois vacants et notamment des professions en tension : infirmiers manipulateurs de radiologie et masseurs-kinésithérapeutes ; qui se surajoute à un pourcentage significatif de lits fermés dans les grands centres régionaux hospitaliers en raison du manque de personnel et ce, dans tous les secteurs de soins dont la pédiatrie ».
Il l'alerte sur l'extrême fragilisation du système de soins après cette longue période de covid, où les professionnels de santé ont été en permanence en première ligne, et sa capacité à répondre dans l'avenir à une éventuelle nouvelle vague, même plus faible, et aux besoins de soins grandissants, faute de dépistage suffisant durant la période.
Il souligne qu'un grand nombre d'emplois vacants, notamment pour des professions en tension, en hausse de près d'un tiers chez les paramédicaux par rapport à l'automne 2019, concourt à accélérer la pression sur des équipes déjà surmenées, dans un contexte où l'augmentation continue des heures supplémentaires et des missions ainsi que le recours à l'intérim ne permet déjà plus de faire face, malgré un pourcentage important de lits fermés.
Épuisés par la charge mentale et le rythme de travail de la crise, l'augmentation de la charge de travail n'a pas faibli en un an et demi, et les démissions ont d'ailleurs augmenté plus significativement entre 2020 et 2021 qu'entre 2019 et 2020, portant à 1 300 le nombre d'infirmiers démissionnaires enregistré.
À cela s'ajoute une gestion prévisionnelle des âges et des compétences défaillante, car les départs à la retraite n'ont pas été intégralement couverts par les recrutements, laissant 1 152 postes d'infirmiers et 816 postes d'aides-soignants vacants au sein des hôpitaux et des établissements médico-sociaux publics.
Il lui demande de bien vouloir considérer que la vague de départs très importante constatée depuis le 1er juin est l'ultime signal pour un système hospitalier au bord de la rupture, sachant que plus le nombre de départs est conséquent, plus les conditions de travail se dégradent et encouragent à leur tour de nouveaux départs.
Il lui précise que l'organisation actuelle de l'offre de soins est à bout de souffle et produit de ce fait de la souffrance chez les soignants. Ainsi près d'un soignant sur deux est exposé à de l'insomnie, des symptômes d'anxiété, de dépression, de trouble de stress post-traumatique et d'épuisement professionnel.
Il lui demande donc quelles sont les mesures urgentes qu'il compte déployer pour répondre aux souffrances auxquelles les professionnels de santé sont exposés, après de longs mois de crise sanitaire liée à la covid-19.
Il souhaite savoir s'il compte encourager, à la lumière de ces signaux de détresse, les services de soins à questionner l'organisation du travail et la capacité des professionnels de santé à se reposer et à prendre soin de leur famille, à l'issue de cette expérience inédite qui les a fortement mobilisés.
Il lui demande de plus qu'une campagne de prévention des risques professionnels, « objectif simple et important qui devrait être proposé à chaque soignant » avec « une évaluation de ces troubles et le cas échéant une prise en charge adaptée » ainsi que le suggère le conseil scientifique covid-19, soit déployée pour permettre à ces soignants d'exprimer leur ressenti et leur lassitude, à présent que les applaudissements ont cessé, ainsi que leurs éventuelles intentions de quitter le service afin de mieux les anticiper.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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