Question de Mme PERROT Évelyne (Aube - UC) publiée le 28/10/2021

Question posée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à Mme Évelyne Perrot, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Évelyne Perrot. Ma question s'adressait à M. le ministre de la santé, mais je suis ravie de vous la poser, madame la ministre chargée de l'autonomie.

Une page de la presse locale de mon département m'a interpellée. Elle rapporte que l'insuffisance cardiaque est la première cause d'hospitalisation après 65 ans. Ce mal insidieux, qui touche un Français sur cinq, doit être dépisté le plus tôt possible pour éviter une aggravation de la maladie. Si l'insuffisance cardiaque n'est pas traitée, elle entraîne la mort dans 50 % des cas.

On estime que 1 % à 2 % de la population française est concernée, soit 1,4 million de personnes. À titre de comparaison, c'est autant que la maladie d'Alzheimer. Aujourd'hui, on meurt moins du cancer du sein que d'une insuffisance cardiaque. Nous savons que cette maladie touche plus les femmes que les hommes.

Les hospitalisations pour insuffisance cardiaque aiguë sont au nombre de 160 000 et on peut comptabiliser 70 000 décès à l'échelle d'une année. Pourtant, le grand public ignore encore largement cette affection.

Il y a urgence à organiser un dépistage précoce de la maladie et à créer une filière de soins spécifiques. Nous devons absolument en connaître les signes sans les banaliser. Il est de notre devoir de communiquer au grand public cette information.

Madame la ministre, cela est-il une priorité de santé publique ? Si oui, tous les hôpitaux sont-ils dotés d'un service de cardiologie ? Tout le monde connaît le plan Alzheimer, le plan Cancer… À quand, madame la ministre, le plan Insuffisance cardiaque ? (Applaudissements sur des travées du groupe UC.)


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 28/10/2021

Réponse apportée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Vous avez raison, madame la sénatrice Évelyne Perrot, l'insuffisance cardiaque est un enjeu majeur de santé publique et, croyez-le, c'est un sujet sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années.

Il s'agit d'abord de repérer toutes les pathologies qui mènent à des insuffisances cardiaques. Ces pathologies sont liées à plusieurs facteurs de risque, désormais clairement identifiés.

Mais c'est par la prévention, et uniquement par elle, que nous atteindrons notre but.

Une politique en la matière reposera sur la maîtrise des facteurs de risque identifiés. Plus de quarante mesures dans le cadre de la stratégie nationale de santé 2018-2022 et du plan national Priorité prévention ont ainsi été consacrées pour les contenir. Il s'agit, par exemple, de soutenir l'activité physique et sportive durant le temps scolaire et en dehors de celui-ci – ce n'est pas le ministre de l'éducation qui me contredira –, mais également en milieu professionnel, où cette activité est en développement. Il s'agit aussi d'améliorer la lutte contre le tabac – nous l'élargissons dans le cadre du PLFSS – ou encore de réduire la consommation de sel de 30 % à l'horizon de 2025.

Par ailleurs, le ministère de la santé et l'assurance maladie développent également une politique de repérage et de prise en charge précoces des pathologies cardiaques. La Haute Autorité de santé intervient sur des recommandations de bonnes pratiques pour améliorer la prise en charge des personnes à risque de maladies cardiovasculaires en médecine de premier recours. Ainsi, nous avons inscrit le repérage du risque cardiovasculaire dans les politiques de formation continue des soignants, afin que les médecins sachent mieux accompagner les personnes à risque.

À titre d'exemple, nous valorisons également un projet expérimental de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, l'AP-HP, qui permet une meilleure coordination des intervenants à l'usage de la télésurveillance, l'optimisation thérapeutique par transfert de compétences, etc.

Je citerai aussi le projet As de cœur, qui permet le développement de l'activité physique adaptée pour les patients insuffisants cardiaques et qui est développé dans de nombreux territoires.

Nous souhaitons enfin lancer très prochainement une mission sur les mobilités actives, qui ont des incidences…

M. le président. Il faut conclure !

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. … tant sur la prévention de la perte d'autonomie que sur la prévention du risque d'insuffisance cardiaque.

L'attention du Gouvernement ne s'est donc jamais relâchée sur ce sujet et soyez assurée, madame la sénatrice, que nous allons continuer ainsi. (M. Ludovic Haye applaudit.)

M. le président. La parole est à Mme Évelyne Perrot, pour la réplique.

Mme Évelyne Perrot. Merci pour ces informations positives, madame la ministre. Cela étant, les symptômes ne sont pas connus du grand public et il faut absolument communiquer sur ce point. Je remercie de ce fait la presse locale et, surtout, le docteur Jérôme Costa, dont le très bon article a, je l'espère, sensibilisé la population et peut vous alerter. (Applaudissements sur des travées du groupe UC.)

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