Question de M. BELIN Bruno (Vienne - Les Républicains-R) publiée le 15/07/2021

M. Bruno Belin attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur le danger préoccupant que constitue l'augmentation considérable du nombre de trottinettes électriques mises en circulation sur le territoire français.
Ces nouveaux engins motorisés ont pris une place majeure au sein de nos villes depuis 2018 et sont de plus en plus souvent impliqués dans des accidents, entraînant jusqu'à des collisions mortelles.
Il rappelle qu'un de ces accidents a coûté la vie à une piétonne en juin dernier. L'engin était dirigé par deux utilisateurs, ce qui est pourtant défendu par le code de la route depuis 2019. Cela est inadmissible : la priorité doit aller à la protection et à la sécurité des piétons, usagers les plus vulnérables. Il aimerait à ce sens savoir où en est le projet de décret définissant clairement le statut de ces engins de déplacements personnels.
Il ajoute que les usagers de ces nouveaux engins se mettent également en danger. La vitesse de ces derniers en est une des causes majeures : ils sont très perfectionnés et peuvent aller jusqu'à 30km/h. S'il salue la décision prise par la mairie de Paris, entrée en vigueur le mercredi 30 juin 2021, interdisant les trottinettes de dépasser les 10 km/h, il déplore, cependant, le manque de protection dont disposent les utilisateurs.
Il relève qu'une étude du Journal of the American Medical Association a révélé que les fractures à la tête concernent plus de 40 % des admissions causées par les trottinettes. En témoigne l'accident d'une conductrice le 25 aout 2019, heurtée par une voiture, lui ayant causé un traumatisme crânien. Il est persuadé que de nombreux accidents seraient évités en généralisant le port du casque pour ces usagers.
Enfin, il déduit que les conducteurs de trottinettes constituent des usagers dangereux dans la mesure où leur utilisation n'est pas conditionnée par l'obtention du code de la route.
Il souhaite donc connaître les mesures réglementaires envisagées par le Gouvernement afin de protéger les conducteurs de ces engins et les autres usagers.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 21/04/2022

Le décret n° 2019-1082 du 23 octobre 2019 a défini les caractéristiques techniques et les conditions de circulation des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM). Les EDPM doivent être équipés de feux de position avant et arrière, de dispositifs rétro réfléchissants (catadioptres), d'un système de freinage et d'un avertisseur sonore. L'usage de ces engins est strictement réservé aux plus de douze ans. Ils ne peuvent pas transporter de passager. En agglomération, il est obligatoire de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu'il y en a. A défaut, les EDPM peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h. Hors agglomération, leur circulation n'est autorisée que sur les voies vertes et les pistes cyclables. Le décret du 23 octobre 2019 prévoit également de manière précise les équipements à porter, qui sont fonction des conditions de circulation définies précédemment. Lorsqu'il circule la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, y compris en agglomération, tout conducteur d'un engin de déplacement personnel motorisé doit porter, soit un gilet de haute visibilité, soit un équipement rétro-réfléchissant (gilet ou brassard) et peut porter un dispositif d'éclairage complémentaire. En agglomération ou sur les voies vertes et les pistes cyclables, le port du casque n'est pas obligatoire mais fortement recommandé. Dans le cas dérogatoire où le pouvoir de police a autorisé leur circulation hors agglomération, sur une route dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 80 km/h, le port du casque est obligatoire, de même que le gilet de haute visibilité ou l'équipement rétro-réfléchissant, ainsi que le port d'un dispositif d'éclairage complémentaire. De jour comme de nuit, les feux de position de l'engin doivent être allumés. Au regard de leurs caractéristiques techniques (poids, dimensions, vitesse maximale à 25 km/h) et de leur espace de circulation, ces engins n'entrent pas dans une catégorie de véhicules pour laquelle un permis est prévu. Ces dispositions réglementaires, encore récentes, ont fait l'objet d'un consensus lors des concertations préalables et sont adaptées et proportionnées aux enjeux. Des sanctions sont prévues. L'accent est aujourd'hui mis sur d'autres aspects essentiels : la bonne compréhension des textes existants par les usagers, le contrôle des comportements par les forces de l'ordre et surtout le respect de règles de prudence des usagers les uns envers les autres, en particulier les plus vulnérables. Plusieurs actions sont menées dans ce cadre. Tout d'abord, chaque enfant effectue plusieurs formations de sécurité routière durant sa scolarité (épreuves ASSR1 et ASSR 2, prévues en classes de cinquième et de troisième), qui mettent l'accent sur la prévention, la connaissance des règles essentielles de priorité et de signalisation, la sensibilisation aux risques de la route et aux autres catégories d'usagers. Ces formations ont été adaptées aux enjeux et aux problématiques des engins de déplacement personnels. Par ailleurs, les opérateurs privés de locations d'engins de déplacement motorisés proposent ponctuellement des formations à la conduite de leurs engins. Il en est de même pour les professionnels du tourisme qui proposent des excursions avec ces engins. En outre, des campagnes de communication sont régulièrement menées par la Sécurité routière. Elles l'ont été par exemple lors de la parution du décret pour informer l'ensemble des usagers de la route de la création de cette nouvelle catégorie dans le code de la route. Elles ont été renouvelées à la fin de la période de confinement pour une reprise de la route avec prudence. Enfin, des informations sur la réglementation des engins de déplacement personnel motorisés sont consultables par tous et à tout moment sur le site internet de la délégation à la sécurité routière : https://www.securite-routiere.gouv.fr/reglementation-liee-aux-modes-de-deplacements/reglementation-des-edpm.

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