Question de M. HENNO Olivier (Nord - UC) publiée le 08/07/2021
Question posée en séance publique le 07/07/2021
M. le président. La parole est à M. Olivier Henno, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
M. Olivier Henno. Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Alors qu'une quatrième vague épidémique menace, une inquiétude monte parmi les professionnels de santé : y aura-t-il cet été pénurie de soignants dans les hôpitaux ?
La crise de la covid-19 a été éreintante pour nos soignants. Nombre d'entre eux ont été surmenés. Ils ont besoin de souffler. L'été s'annonce donc particulièrement difficile. Il suffit de lire la presse régionale pour s'en convaincre.
Tous les voyants sont au rouge : dans La Nouvelle République, on apprend que la pénurie d'infirmiers qui s'annonce dans la Vienne est « très inquiétante » ; dans La Dépêche, on peut lire que la clinique de Montauban, en quête de nouveaux infirmiers, peine à recruter ; Le Télégramme révèle qu'il manque des infirmiers et des aides-soignants dans les établissements de santé et médico-sociaux de Bretagne ; La Voix du Nord indiquait, hier encore, que la filière médicale du groupe Randstad, dans la région des Hauts-de-France, recherchait 531 professionnels de santé d'ici à la fin de l'année
La situation devient si catastrophique que l'on envisage, dans certains établissements, des fermetures estivales de services comme les urgences, les soins critiques ou la psychiatrie, qui relèvent pourtant de la permanence ou de la continuité des soins. C'est impensable !
Ma question est simple : que comptez-vous faire pour remédier à ce risque de carence de ressources humaines dans les hôpitaux ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe UC.)
Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 08/07/2021
Réponse apportée en séance publique le 07/07/2021
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Monsieur le sénateur Olivier Henno, depuis plus d'un an, nos soignants sont en effet soumis à une rude épreuve.
La crainte d'un rebond épidémique nous oblige à prendre collectivement la mesure du moment. D'une manière générale, hors période de crise, chaque épisode estival souffre de ce problème de désaffection du personnel. Cette période fait toujours l'objet d'attentions particulières de la part des agences régionales de santé (ARS). Cela suppose que nous apportions la réponse la plus finement adaptée aux territoires, en tenant bien évidemment compte de la diversité des zones géographiques et estivales où les choses peuvent évoluer brutalement par endroits.
Chaque établissement de santé est tenu d'anticiper l'organisation et la gestion des services au regard de la situation épidémique actuelle, de l'évolution attendue de la démographie et en fonction des impératifs de service comme des droits sociaux je pense notamment aux congés du personnel. Vous comprendrez que cette prévision a fait l'objet, cette année, d'une attention particulière au regard de la forte mobilisation des soignants et de la nécessité qu'ils avaient de se reposer.
L'émergence du variant delta, à la fois plus contagieux et plus mortel, nous oblige à redoubler de précautions pour ne laisser aucun territoire sans offre adaptée.
Par ailleurs, face à la crise sanitaire, un certain nombre de décisions de reprogrammation de soins ont dû être prises. Les services sanitaires sont pleinement mobilisés pour assurer ces reprogrammations et permettre à tout un chacun, en particulier aux personnes les plus vulnérables, en raison de leur état de santé, de bénéficier d'un suivi particulier.
Les ARS veillent tout particulièrement à la bonne organisation de cette période sensible selon un principe de solidarité territoriale. Ainsi, dans votre région, monsieur le sénateur, le centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille aide les établissements alentour, comme celui de Tourcoing, par exemple, lorsqu'ils rencontrent des difficultés pour assurer la continuité et la permanence des soins.
Nous sommes donc pleinement mobilisés, notamment en cette période de crise.
M. le président. La parole est à M. Olivier Henno, pour la réplique.
M. Olivier Henno. Merci, madame la ministre, de votre réponse, mais je ne vous cache pas que j'attendais autre chose.
Vous abordez la question sous l'angle structurel pour justifier votre politique, mais je vous parlais d'urgence. Je pense que vous minimisez le problème. Vous n'avez pas, sinon très partiellement, répondu à ma question. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
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