Question de Mme PROCACCIA Catherine (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 01/07/2021
Question posée en séance publique le 30/06/2021
M. le président. La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour le groupe Les Républicains (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Catherine Procaccia. Madame la ministre, depuis des semaines, deux France s'affrontent : celle des Français qui aspirent à un retour à la normale, à l'allégement de toutes les restrictions, et celle des Français qui regardent l'avenir avec inquiétude, tant est grand le risque d'une reprise épidémique à la rentrée. Comme Claude Malhuret, je fais partie des Français inquiets.
De nombreux pays freinent leur déconfinement, alors qu'en France, dès aujourd'hui, il n'y a quasi plus de restrictions, que la vaccination stagne, que des clusters apparaissent et que débutent les grandes migrations estivales.
Le ministre des solidarités et de la santé a déclaré hier que le variant delta, qui représentait 0,1 % des contaminations au mois de mai dernier, 10 % la semaine dernière, 20 % aujourd'hui, allait devenir majoritaire, car il était beaucoup plus contagieux, mais que l'on pouvait y échapper.
La France serait-elle la seule à y échapper ?
Le Gouvernement n'a ni prévu ni anticipé l'épisode de relâchement de l'été dernier, encore moins l'invasion rapide du variant anglais cet hiver.
Monsieur le Premier ministre, vous venez d'annoncer que vous aviez anticipé en créant une consultation. Allez-vous agir immédiatement et pendant l'été ?
La menace d'une vaccination obligatoire des soignants au mois de septembre prochain n'est pas suffisante et la rentrée universitaire et scolaire n'est jamais évoquée.
Ma question est simple : cette année, avez-vous au moins un plan dans les cartons ou allez-vous encore naviguer à vue ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 01/07/2021
Réponse apportée en séance publique le 30/06/2021
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Madame la sénatrice Catherine Procaccia, permettez-moi de vous citer quelques éléments reflétant la véritable situation sanitaire d'aujourd'hui. Le taux d'incidence est de 18,5 pour 100 000, soit plus de vingt fois inférieur à celui qui a justifié le renforcement des mesures sanitaires qui prennent donc fin ce jour. Dans le même temps, le taux de positivité des tests est inférieur à 1 % et le nombre d'hospitalisations pour cause de covid-19 connaît une baisse considérable, puisque nous sommes passés sous la barre des 8 700 lits occupés, dont 1 260 en réanimation.
Si cette situation a été rendue possible, c'est pour deux raisons. D'une part, les Français ont été à la hauteur, ont respecté les consignes sanitaires, car celles-ci étaient proportionnées et ont porté leurs fruits. D'autre part, la vaccination est la seule voie pour sortir durablement de cette épidémie, et sa montée en charge est conforme aux objectifs que nous nous étions fixés. Nous devons poursuivent dans cette voie.
Pour la journée d'hier, plus d'un demi-million de personnes ont été vaccinées. Ainsi, un Français sur deux a désormais au moins reçu une dose de vaccin et 22 millions de Français bénéficient d'un schéma complet.
Notre ligne de conduite consistant à « tester, alerter, protéger » a toujours été accompagnée de la réponse la plus fine possible à une situation donnée pour préserver notre système de santé.
Néanmoins, certains variants, vous l'avez indiqué, madame la sénatrice, gagnent du terrain dans le monde entier et arrivent dans notre pays : ils représentent désormais 20 % des contaminations, tout en étant de 60 % à 90 % plus transmissibles. Bien sûr, nous tâchons de circonscrire le plus possible cette situation en accompagnant au cas par cas dans les territoires.
Par exemple, dans le département des Landes, un plan d'action renforcé est lancé avec une augmentation du nombre de doses de vaccins disponibles, un renforcement de la démarche d'« aller vers », le contact tracing, mais également, quand cela est nécessaire, des mesures de freinage.
De la même façon, le déploiement du pass sanitaire est un outil de protection renforcée et nous allons le développer.
La réponse de l'État est là,
M. le président. Il faut conclure, madame la ministre !
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. mais le civisme de chacun d'entre nous est la seule assurance d'éviter une quatrième vague. Je le rappelle, les vaccins disponibles protègent à 90 % des formes graves après une couverture vaccinale complète. (M. François Patriat applaudit.)
M. le président. La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour la réplique.
Mme Catherine Procaccia. Madame la ministre, vous n'annoncez absolument rien de nouveau !
Je ne conteste pas que la situation soit bonne, mais je vous demande ce qui est prévu pour éviter une quatrième vague. L'Académie de médecine a proposé de rendre les tests de confort payants pour inciter les gens à se faire vacciner. Des urgentistes proposent de ne pas attendre le mois de septembre prochain pour vacciner obligatoirement les soignants, puisqu'il faut un mois ou un mois et demi pour être immunisé.
Si un quatrième confinement est décidé, est-ce que seuls les non-vaccinés seront confinés ou confinera-t-on tout le monde ? Les Français sont inquiets et on aimerait avoir des réponses, des réponses rapides et des réponses d'anticipation. Ce n'est pas le cas cet après-midi. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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