Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - RDPI) publiée le 22/07/2021

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur la circulation des poids lourds dans les cols vosgiens et plus particulièrement sur la détresse des habitants de la commune du Bonhomme.

En dépit d'un dispositif réglementant la circulation des poids lourds sur les itinéraires trans-vosgiens interdisant la circulation des véhicules de plus de 3,5 tonnes en grand transit ainsi que la circulation de tous les véhicules de plus de 19 tonnes entre 22 h et 6 h, les habitants de la commune du Bonhomme ainsi que ceux des communes situées le long de la route départementale 415 subissent chaque jour le passage de près d'un millier de poids lourds.

En conséquence, elle lui demande quelles sont les mesures que le Gouvernement envisage d'adopter afin de réguler la circulation des poids lourds dans le massif des Vosges et plus particulièrement celle empruntant le col du Bonhomme.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 08/10/2021

Réponse apportée en séance publique le 07/10/2021

M. le président. La parole est à Mme Patricia Schillinger, auteur de la question n° 1769, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

Mme Patricia Schillinger. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué chargé des transports.

Monsieur le ministre, depuis quarante ans, la commune du Bonhomme, située sur la route départementale 415 dans le massif vosgien, est une zone de transit majeur pour les transports routiers. Près de 900 poids lourds la traversent chaque jour, ce qui la rend invivable, nuit et jour, pour les habitants du village.

En quatre décennies, des centaines d'actions ont été organisées par les associations et les élus, qui réclament, en vain, des solutions. Or le problème dépasse le périmètre du Haut-Rhin. Aujourd'hui, l'exaspération est à son comble. Les riverains sont épuisés par cet enfer routier permanent : le bruit des camions qui montent le col du Bonhomme, la vitesse de ceux qui descendent, les vibrations sur les maisons, l'état de la route et des réseaux souterrains, tout n'est que pollution, contrainte, danger et stress.

Ce secteur magnifique est pris en otage par le transit routier. Les conséquences sur l'économie locale et sur l'immobilier sont désolantes. Les longs courriers et les longs discours n'ont rien changé et les riverains se sentent abandonnés. Aujourd'hui, ils expriment une colère légitime et les élus sont démunis. Cela ne peut plus durer.

À l'heure où nos concitoyens repensent leurs déplacements, la traversée du Bonhomme devient un enjeu majeur de la politique de transport local. Il faut maintenant trouver des solutions adaptées et pérennes, car notre territoire ne peut plus attendre ni se contenter des mesures qui ne règlent pas le problème. Plusieurs comités de pilotage ont été mis en place, sans succès à ce jour.

Aujourd'hui, il faut agir rapidement. Ma question est la suivante : quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour régler ce problème et donner enfin aux habitants de la vallée la sérénité à laquelle ils aspirent ?

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.

M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Madame la sénatrice, vous m'interrogez sur la circulation des poids lourds sur la route départementale 415 dans la commune du Bonhomme, ainsi que dans le massif des Vosges. Ce sujet fait l'objet d'une attention forte de l'État depuis de nombreuses années.

Je souligne tout d'abord que les restrictions de circulation pour les poids lourds prises sur les autres franchissements des Vosges lors de la fermeture du tunnel Maurice-Lemaire en 2000 sont toujours actives. La réouverture du tunnel en 2008 n'a pas levé les contraintes sur les autres franchissements, dont le col du Bonhomme. La situation évoluera avec l'ouverture de la déviation de Châtenois, opération largement financée par l'État, dont les travaux doivent s'achever en 2023. Cela rendra cet itinéraire plus attractif et soulagera les autres franchissements vosgiens, dont le col du Bonhomme.

Dans cette attente, l'État ne souhaite pas voir les poids lourds circuler davantage dans la commune de Châtenois, où les bouchons, vous l'avez dit, sont déjà importants. Brider le trafic local ne semble pas non plus adapté de part et d'autre de la route des crêtes. Cela entraverait l'activité économique des Vosges, alors que les besoins sont réels, notamment pour le transport de grumes.

J'ai donc demandé, en cette rentrée, aux services de mon ministère de relancer les travaux du comité de pilotage en lien avec toutes les parties prenantes, dont les collectivités locales et les acteurs économiques. Nous avons, grâce à ces échanges, réussi par le passé à trouver des solutions concrètes, comme la diminution drastique du péage du tunnel Maurice-Lemaire ou la déviation de Châtenois.

Je souhaite que ce travail soit poursuivi pour anticiper les futures modalités de franchissement vosgien par les poids lourds au travers de mesures très concrètes.

Soyez assurée, madame la sénatrice, de la pleine mobilisation de l'État et de mes services sur ce dossier.

M. le président. La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour la réplique.

Mme Patricia Schillinger. Monsieur le ministre, je connais votre engagement, mais il faut aussi que le comité de pilotage soit actif et que les gens se sentent soutenus sur le terrain.

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