Question de Mme DOINEAU Élisabeth (Mayenne - UC) publiée le 17/06/2021
Mme Élisabeth Doineau attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur, d'une part, l'arrêté du 10 mars 2021 relatif à l'expertise spécifique des psychologues mentionnée à l'article R. 2135-2 du code de la santé publique et, d'autre part, l'instruction du 17 mai 2021, qui sous le n° DSS/SD1/DMSMP/2021/101 concerne la mise en œuvre du dispositif de renforcement en psychologues des maisons de santé pluri-professionnelles et des centres de santé.
La pandémie a fait, certes, de très nombreuses victimes mais elle a également mis en lumière les dégâts psychologiques considérables qu'engendre la perte du lien social. Les demandes de consultations auprès des psychologues, tant en libéral qu'en institutions, explosent. Or le traitement de la souffrance psychique échappe à toute injonction performative et sa temporalité est variable en fonction des individus.
Pour répondre à cette double problématique et conscient que la souffrance psychique est un élément participant à la santé globale, le Gouvernement annonce des mesures malheureusement sans concertation avec les professionnels et parfois très éloignées des réalités du terrain. En effet, avant même de prévoir la prise en charge d'un nombre déterminé de consultations libérales pour les enfants et adolescents en souffrance, il conviendrait sans doute de palier au manque important de professionnels dans les services publics. La consultation préalable d'un médecin traitant, outre son coût pour la sécurité sociale, complexifie encore le parcours d'accès à une prise en charge psychique. D'autant que 5,4 millions de patients n'ont pas de médecins traitants.
Ces nouvelles contraintes auxquelles s'ajoutent des protocoles de durées et nombres d'entretiens, la détermination de tarifs, l'évaluation à mi-parcours d'un médecin psychiatre, la nécessité imposée par la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de rendre compte au médecin traitant du cheminement thérapeutique, sont autant de freins supplémentaires au démarrage d'une psychothérapie adaptée à chaque individu.
En normant les consultations, le Gouvernement uniformise les prises en charge au mépris des approches thérapeutiques différentes pratiquées par les psychologues. Or la diversité de ces méthodes est autant de possibilités d'un mieux-être pour le patient.
Elle lui demande ce que compte répondre le Gouvernement aux psychologues qui souhaitent préserver la liberté et spontanéité de consultation des personnes en souffrance et s'inquiètent de la protocolisation de cette science humaine.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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