Question de Mme PLUCHET Kristina (Eure - Les Républicains) publiée le 10/06/2021
Question posée en séance publique le 09/06/2021
M. le président. La parole est à Mme Kristina Pluchet, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Kristina Pluchet. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique.
Madame la ministre, depuis quelques jours, la presse s'est fait l'écho des arguments des naufragés de l'éolien anarchique, après des années de promotion partiale et unilatérale. Aujourd'hui, de nombreux Français découvrent, scandalisés, ce leurre écologique.
Je ne reviendrai pas sur la liste fournie des arguments de raison que vous semblez ne pas entendre : vous les connaissez. En revanche, vous avez reconnu que de nombreux parcs éoliens avaient été installés « trop rapidement » et sans « suffisamment de concertation ».
C'est de la colère des élus et des riverains que je veux me faire le porte-voix, de ces élus ulcérés par leur impuissance et leur mise à l'écart ; ils font face à des réglementations qui n'ont cessé de réduire la participation des communes concernées et qui ont toujours plus restreint les voies de recours.
Ces élus et ces riverains, eux aussi très attachés à la défense de l'environnement, sont très inquiets du mitage et de l'artificialisation des sols de nos campagnes, artificialisation par ailleurs combattue avec force dans le projet de loi Climat et résilience.
Désormais les arguments de l'économie éolienne ne convainquent plus que les acteurs qu'elle enrichit. L'engagement pour le mix énergétique n'est pas le tout-éolien. L'écologie ne signifie pas la dictature des lobbies.
Face à un front d'opposition grandissant, ne croyez-vous pas, madame la ministre, qu'il est temps de renouer avec une vraie concertation, en redonnant aux élus la possibilité de choisir, pour les projets en cours et à venir ? Quelles mesures concrètes comptez-vous mettre en œuvre ?
Cette concertation a été muselée à coup d'ordonnances, de décrets et d'arrêtés depuis plusieurs années. Il est temps de donner un coup d'arrêt à cette tromperie et non un coup d'accélérateur, comme votre dernière circulaire aux préfets le laisse à penser.
Il est temps de revoir notre stratégie de mix énergétique avec des énergies moins dommageables du point de vue environnemental, économique et démocratique. (Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. Mme Sonia de La Provôté applaudit également.)
Réponse du Ministère de la transition écologique publiée le 10/06/2021
Réponse apportée en séance publique le 09/06/2021
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique.
Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. Madame la sénatrice Pluchet, vous savez bien que, sur ces sujets, il faut essayer d'avoir un débat qui soit le plus calme et le plus serein possible (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Jean-François Husson. Nous sommes calmes et sereins !
Mme Barbara Pompili, ministre. , un débat qui soit autant que possible établi sur des faits. Malheureusement, dans la période que nous vivons, de fausses informations circulent trop souvent. Nous devons donc, tous ensemble, essayer de distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas.
Ce qui est vrai, c'est que nos besoins en électricité évoluent fortement : nous voulons avoir le mix énergétique le plus décarboné possible. Les voitures vont devenir plus électriques, nos industries aussi. Pour ce faire, nous avons besoin d'un mix qui soit à la hauteur.
La programmation pluriannuelle de l'énergie nous indique la direction à suivre : nous allons baisser la part du nucléaire à 50 % d'ici à 2035 (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Bruno Sido. On n'y arrivera pas !
Mme Barbara Pompili, ministre. et augmenter la part des énergies renouvelables de manière à équilibrer ce mix.
Nous devons évidemment réaliser des projections sur ce que nous voulons faire ensuite. RTE (Réseau de transport d'électricité) travaille sur différents types de mix. Quel que soit le scénario retenu six sont envisagés, avec une part plus ou moins importante d'énergie nucléaire et d'énergies renouvelables , il va falloir augmenter la part de toutes les énergies renouvelables, l'éolien terrestre n'étant que l'une d'entre elles : il y a évidemment bien d'autres énergies renouvelables !
Quant à la manière dont cela doit être fait, je suis d'accord avec vous : il faut plus de concertation et de visibilité, il faut que les territoires soient mieux associés.
C'est pourquoi j'ai envoyé la semaine dernière une circulaire aux préfets leur demandant d'établir une cartographie permettant de savoir où il est possible, sur chaque territoire, d'implanter des éoliennes et où c'est impossible, en fonction des éléments patrimoniaux, des radars militaires, du vent, bien sûr, mais aussi de la biodiversité, à laquelle nous sommes tous attachés.
À partir de cette cartographie, nous pourrons enfin avoir de la visibilité et associer les acteurs pour que, à la fin, le besoin en énergie soit satisfait au travers d'une meilleure concertation. Je suis sûre qu'en s'y mettant tous ensemble nous y arriverons ! (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et GEST.)
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