Question de Mme VARAILLAS Marie-Claude (Dordogne - CRCE) publiée le 20/05/2021

Mme Marie Claude Varaillas attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la dramatique situation du monde maritime face à l'épidémie de la Covid-19.
La profession de marin entraîne en effet, particulièrement lors des sorties en mer, des risques sanitaires accrus. La promiscuité forcée à bord d'un navire rend la contagion d'un membre d'équipage plus dangereuse qu'à terre pour ses collègues. L'isolement qui résulte des sorties en mer est également un danger, car les navires au long cours ne sont par exemple tenus d'avoir à bord que deux bouteilles de 5 litres d'oxygène à 200 bars, soit moins de 5 heures d'oxygénothérapie pour un seul patient. Ce dernier manque est parfois aggravé par la pénurie d'oxygène dans les pays où les navires peuvent faire port, comme l'Inde.
Ces éléments ne sont pas sans conséquence. Un marin a récemment frôlé la mort à bord d'un gazier français et un pétrolier qui devait faire escale au port d'Antifer a échappé au contrôle de son équipage à la suite du développement d'un foyer de contamination à son bord. La pandémie présente donc des risques accrus pour les équipages, le public et l'environnement dans le secteur maritime.
Elle lui demande donc d'agir sans délai pour que les marins et le personnel maritime soient vaccinés au plus vite, et pour une augmentation substantielle de la dotation en oxygène des navires, allant dans certains cas jusqu'à l'équipement de générateurs d'oxygène.

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Transmise au Ministère de la mer


Réponse du Ministère de la mer publiée le 29/07/2021

Les gens de mer ont été éprouvés par la pandémie de la Covid-19, ayant été eux-mêmes touchés ou ayant rencontré de grandes difficultés à effectuer des relèves d'équipage à l'étranger. Pour autant, ils ont maintenu leur activité, permettant ainsi d'assurer une continuité des chaînes logistiques internationales, et l'approvisionnement stratégique du territoire. Face à ces difficultés, la France a rapidement mis en place : - une cellule de crise pour aider les armateurs français à dépasser les contraintes avec pour rôle d'appuyer et suivre les demandes de relèves des armateurs à l'étranger ; - une procédure visant à faciliter les relèves, dans l'hexagone comme outremer, avec la publication d'une liste de ports où les relèves sont garanties quel que soit le pavillon du navire. Par ailleurs, le Gouvernement a entendu les appels de la communauté internationale, et des acteurs du secteur maritime, quant à la nécessité de donner un accès prioritaire à la vaccination pour les gens de mer. Lors de son allocution du 31 mars 2021, le Président de la République a rappelé qu'une stratégie de vaccination spécifique serait prévue pour les professions les plus exposées. Dans ce cadre, la ministre de la mer a saisi les autorités en charge de la gestion de la crise sanitaire de la question de la vaccination des gens de mer à la pêche et au commerce. À cette occasion, la ministre de la mer a rappelé le caractère essentiel du métier de marin et les risques encourus du fait de l'éloignement constant des infrastructures hospitalières. Une dérogation au calendrier national de vaccination de la population a ainsi été obtenue, permettant d'inscrire les gens de mer, affiliés à l'établissement national des invalides de la marine (ENIM) et navigant à l'international, dans la liste des professions prioritaires pouvant bénéficier de la vaccination. Dès lors, les gens de mer affectés au transport de passagers et de marchandises opérant à l'international ainsi que ceux travaillant à la grande pêche ou à la pêche au large soit environ 8 000 personnes ont été, à compter du 10 mai 2021, éligibles à la vaccination compte tenu de certaines contraintes propres à leur activité, et ce, indifféremment de leur âge. Depuis le 31 mai 2021, l'ensemble des gens de mer affiliés au régime social des marins sont éligibles à la vaccination.

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