Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 06/05/2021
M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur l'embargo dont est victime Cuba.
Cuba fait face depuis bientôt 60 ans à un embargo économique américain aggravé par la précédente administration américaine.
Malgré cette situation difficile Cuba a fait preuve d'une solidarité internationale exemplaire, y compris auprès de pays beaucoup plus développé comme la France, en envoyant plus de 1000 médecins et professionnels de santé par le biais des brigades médicales cubaines dans le monde à l'occasion de la lutte contre la pandémie actuelle.
Il est plus que temps de faire preuve également de solidarité envers ce peuple et ce pays qui tant en termes sanitaires qu'éducatifs, malgré des grandes difficultés économiques, a un bilan exemplaire.
C'est en ce sens que plusieurs milliers de Cubains ont défilé le 25 avril 2021, dans deux villes du pays mais aussi à l'étranger pour ceux qui y résident. Ils demandent la fin du blocus américain, via une caravane de vélos, motos, voitures et cavaliers.
Il lui demande quels actes la France compte poser en vue d'appuyer ces demandes.
Il lui demande également qu'elle apporte une aide urgente suite à l'appel lancé par le ministère de la santé publique cubain en vue de pouvoir honorer une fourniture de 10 millions de seringues adaptées pour l'injection à sa population du vaccin produit par Cuba contre le coronavirus.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 22/07/2021
La position française sur l'embargo imposé à Cuba par les États-Unis est constante. Cet embargo affecte le développement du pays, sa situation économique et la qualité de vie de la population cubaine. Dans le contexte de la pandémie mondiale de la Covid-19, cet embargo constitue, par ailleurs, un obstacle à la capacité de Cuba à fournir à sa population des biens et des équipements, notamment médicaux. Ainsi, à l'occasion de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, la France votera, comme elle le fait depuis 1992, en faveur de la résolution proposée par la République de Cuba demandant la levée de l'embargo imposé par les États-Unis à son encontre. La France, comme ses partenaires de l'Union européenne, s'oppose aux sanctions extraterritoriales américaines, notamment la législation dite Helms-Burton, qui se superposent à l'embargo et dont la portée précisément extraterritoriale est contraire au droit international. Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, la France serait disposée à apporter son aide à Cuba, dès lors que les autorités cubaines lui en feraient la demande, ce qui n'est pas le cas à ce stade. Par ailleurs, 15 personnels de santé cubains se sont rendus 3 mois en Martinique pour coopérer avec les équipes françaises dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Alors que le bilan humain de l'épidémie avait été relativement faible en 2020, la situation sanitaire à Cuba continue de se dégrader, le pays ayant déploré plus de décès au mois d'avril 2021 que durant toute l'année 2020. Dans ce contexte, Cuba a choisi de ne pas adhérer à l'initiative COVAX, soutenue par la France, et de développer ses propres vaccins, au nombre de 5, dont deux terminent actuellement la dernière phase de tests. Cuba a pour objectif de vacciner 70% de sa population d'ici août 2021. En 2020, la France a manifesté de manière concrète sa solidarité avec le peuple cubain dans la lutte contre l'épidémie de la Covid-19 par un prêt d'urgence de 5,3 millions d'euros mis en place par l'Agence française de développement (AFD) au profit du ministère de la santé cubain, afin de permettre l'acquisition d'équipements de protection individuelle, de respirateurs, ainsi que de tests PCR. En matière de santé, axe majeur de la coopération franco-cubaine, qui s'est intensifiée dans le contexte sanitaire, la France soutient un projet de modernisation de la production de vaccins contre la méningite de l'Institut Finlay et un projet, en lien avec le ministère cubain de la santé publique, bénéficiant à trois instituts nationaux (néphrologie, maladie tropicale et hygiène, épidémiologie et microbiologie), pour une enveloppe totale de plusieurs dizaines de millions d'euros. Par ailleurs, un nouveau soutien à l'Institut Finlay, axé sur la production d'un vaccin anti-Covid-19, actuellement développé par l'institut, est en cours de discussion.
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