Question de M. CARDON Rémi (Somme - SER) publiée le 20/05/2021

Question posée en séance publique le 19/05/2021

M. le président. La parole est à M. Rémi Cardon, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

M. Rémi Cardon. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Après de nombreux débats, je me félicite que, jour après jour, les ralliements à l'instauration d'un minimum jeunesse ou d'un revenu d'urgence pour les jeunes se multiplient. Alors qu'au début de l'année je n'ai essuyé que des refus, j'observe, aujourd'hui, que beaucoup de formations politiques trouvent légitime cette proposition, même dans les rangs de la majorité gouvernementale. Je fais référence bien évidemment à M. Laurent Saint-Martin, tête de liste de La République En Marche en Île-de-France, qui propose un dispositif similaire.

Autrement dit, la question n'est plus de savoir si nous devons le faire, mais comment vous allez procéder pour le mettre en œuvre rapidement. La bombe à retardement est amorcée pour la jeunesse : il y a urgence !

Sur le terrain, je me rends compte à quel point il est difficile de s'y retrouver au sein d'une forêt de dispositifs, alors qu'il serait beaucoup plus simple de réconcilier les moins de 25 ans avec la République en leur proposant une majorité sociale, afin de leur donner des perspectives en formation, en insertion et en emploi.

La proposition de loi relative aux droits nouveaux dès 18 ans, que j'avais présentée au nom du groupe socialiste le 20 janvier dernier, avait pour objet de déployer un dispositif d'urgence, rapide à mettre en œuvre dans nos territoires. Vous y avez répondu par la garantie jeunes universelle.

Grâce à un décret pris le mois dernier, les jeunes issus des familles imposables peuvent bénéficier du dispositif. J'ai une pensée pour les chargés de missions locales : ils rappellent désormais des jeunes dont ils avaient pourtant rejeté les dossiers il y a quelques mois encore. En outre, les directeurs de missions locales ont de grandes difficultés à monter un budget prévisionnel…

M. le président. Posez votre question !

M. Rémi Cardon. Allez-vous travailler sur le sujet, maintenant que cette proposition fait partie du débat des élections régionales ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et de l'engagement publiée le 20/05/2021

Réponse apportée en séance publique le 19/05/2021

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement. Monsieur le sénateur Rémi Cardon, il est bien évident que les plus fragiles pâtissent de la crise sanitaire. La situation que nous avons vécue ces treize derniers mois a de fait creusé les inégalités. Face à cela, nous avions le devoir de répondre à l'ensemble de nos jeunesses – il n'y a pas qu'une seule jeunesse dans notre pays, il y en a plusieurs.

Le Gouvernement a mis en place le plan « 1 jeune, 1 solution » ; il a déployé plus de 10 milliards d'euros afin d'accompagner chacun de nos jeunes dans ses difficultés, en tenant compte de ses particularités. Certains jeunes travaillent ou doivent être accompagnés vers l'apprentissage, d'autres sont étudiants et n'ont plus d'emploi… C'est pourquoi la mobilisation du Gouvernement a été totale.

La ministre de l'enseignement supérieur a débloqué des fonds exceptionnels et a rouvert les bourses. Les règles de la garantie jeunes universelle ont été élargies ; Élisabeth Borne a débloqué 140 millions d'euros afin de permettre aux missions locales d'accompagner nos jeunesses…

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Ce n'est pas la question qui vous a été posée !

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État. Monsieur le sénateur, il nous faut lutter contre la précarité : nous le devons aux jeunes. La meilleure façon d'y parvenir est de soutenir les jeunes pour accéder à l'emploi et à la formation.

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Vous ne répondez pas à la question !

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État. C'est dans cette perspective que les membres du Gouvernement se sont mobilisés : Élisabeth Borne pour l'accès à l'emploi, Jean-Michel Blanquer pour accompagner les 16-18 ans, Emmanuel Wargon pour l'accès des jeunes au logement grâce à une aide exceptionnelle, Frédérique Vidal pour les étudiants…

Notre priorité est que chaque jeune, quelle que soit sa situation, puisse trouver une réponse, car chacun a sa place. La meilleure manière d'agir face aux précarités, c'est en proposant des solutions et un accès à l'emploi ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. La réponse est « non » !

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