Question de Mme JASMIN Victoire (Guadeloupe - SER) publiée le 22/04/2021
Mme Victoire Jasmin souhaite alerter M. le ministre des solidarités et de la santé, sur les discriminations que subissent les femmes médecins à l'hôpital.
Pourtant fortement féminisé avec plus de la moitié de médecins qui sont des femmes, l'hôpital demeure un lieu de « misogynie systémique » où les discriminations sexistes sont les plus importantes.
En effet, outre une sous-représentativité des femmes aux postes de décisions et de responsabilités, les propos et les violences liés au genre sont encore largement répandus, voire acceptés dans le milieu hospitalier.
Les résultats d'une enquête de grande ampleur que viennent de rendre publics les syndicats Action praticiens hôpital (APH) et Jeunes médecins, sont édifiants sur le quotidien des femmes médecins à l'hôpital et à la maison.
Les chiffres sont évocateurs, car 43 % des femmes médecins interrogées ont déjà ressenti une discrimination sur leur lieu de travail liée au sexe, quand ce pourcentage tombe à 18 % pour les hommes.
Les violences sexistes et les discriminations de genre se retrouvent à toutes les étapes du parcours des femmes médecins.
Ainsi, dès la formation universitaire, on apprend grâce à une enquête récente de l'Association nationale des étudiants en médecine (ANEMF), concernant les violences sexistes et sexuelles portant sur près de 4 500 étudiants en médecine, que 40 % des étudiantes et étudiants ont déjà reçu des remarques sexistes dans le cadre de leurs études, les femmes en étant quatre fois plus victimes que les hommes. Et parmi elles, 16 % ont déjà subi des agressions sexuelles et sexistes durant leur vie universitaire, commises dans 90 % des cas par des supérieurs hiérarchiques.
Dans la suite de leurs parcours, avec un mode de sélection basé sur la cooptation, les femmes médecins, au moment de l'externat et du clinicat, sont encore trop souvent victimes de discriminations liées à la grossesse, les poussant à choisir entre carrières professionnelles brillantes ou vies familiales.
Ces renoncements notamment à la poursuite de la formation continue, se traduisent par un plafond de verre dans les carrières et dans les revenus des femmes médecins à l'hôpital puisque l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) révélait en 2018 qu'à l'hôpital, les revenus des hommes sont de 29 % supérieurs aux revenus des femmes, à poste équivalent.
La situation est d'autant plus grave qu'une véritable omerta semble régner sur ces délits de harcèlement sexuel, puisque 46 % de ces cas n'ont pas été portés à la connaissance de la communauté hospitalière, et que 37 % n'ont eu aucune conséquence.
Aussi, elle souhaite connaitre les mesures envisagées par le Gouvernement afin d'une part, de faire cesser les discriminations sexistes et sexuelles subies par les femmes médecins et d'autre part de tendre à l'égalité professionnelle Femmes-Hommes dans les établissements hospitaliers.
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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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