Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 22/04/2021

Mme Marie-Noëlle Lienemann interpelle M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance, sur les objectifs réels et les outils employés par la banque publique d'investissement (BPI) en matière d'aide aux entreprises françaises.
Le 7 janvier 2021, par la voix de son directeur général, la BPI annonçait entrer au capital de Technip Energie – entreprise française qui, après une opération de partenariat-fusion-scission avec FMC s'était vue dépecée d'une activité essentielle pour la France, à savoir les activités d'exploitation des fonds marins (activité subsea), à hauteur de 200 millions de dollars. À cette occasion, il déclarait que : « Cette opération va permettre l'indépendance d'un acteur français de l'ingénierie et de la technologie, à rayonnement mondial. Technip Energies sera idéalement positionné pour contribuer à l'accélération de la transition énergétique. La stratégie de diversification, les relations commerciales de long terme et le savoir-faire technologique unique de Technip Energies sont un gage important pour une création de valeur concrète et durable. » – déclaration louable en soi.
Le 1er avril, la BPI annonçait investir 100 millions de dollars dans Technip Energies, portant sa participation à environ 7 % de la société issue de la scission du groupe franco-américain d'ingénierie pétrolière TechnipFMC. Cette diminution de moitié de l'investissement a été considérée par les salariés et les syndicats de cette entreprise comme une « trahison » mettant en péril le projet industriel porté par cette entreprise. À l'occasion de cette entrée au capital, le directeur général déclarait : « Nous saluons les très bonnes conditions d'entrée sur le marché de Technip Energies qui marque l'envol d'un des plus importants acteurs français d'ingénierie et de technologie au rayonnement mondial », relevant par-là que la cotation boursière satisfaisait les attentes de la banque investisseuse…
Elle rappelle ici que le 3 avril 2019, il avait déjà été interpellé sur la responsabilité de la BPI dans l'aggravation de la situation de la société Arjowiggins et la fermeture de plusieurs sites de cette société. En effet, la BPI avait octroyé des prêts à des taux d'intérêts exorbitants (plus de 10 % alors que le taux directeur de la BCE à cette même époque, était de 0 % !).
Or, le rôle de la BPI est, selon ses propres dires, de « Dynamiser et rendre plus compétitive l'économie française » « en accompagnant la croissance et l'internationalisation des entreprises via l'innovation ».
Dans ce cas, la BPI s'est plus comportée comme une institution financière prédatrice que comme un levier de développement et d'aide à l'innovation. Dans celui de Technip Energie, la BPI s'est comportée comme un investisseur privé cherchant un retour sur investissement. Cela n'est ni acceptable ni compréhensible.
Elle lui demande qu'il donne des directives claires aux représentants de l'État qui siègent au conseil d'administration de la BPI pour que celle-ci se comporte comme une institution financière à actionnaires publics qui participe à la relance de l'économie française et non comme une société financière privée avec fonds publics. Elle lui demande aussi qu'il engage une concertation avec les autres membres du conseil d'administration (représentants de personnels, des collectivités territoriales) dans le même sens. Les outils de la puissance publique doivent poursuivre l'intérêt général même s'ils sont de nature juridique privée. En ce qui concerne, Technip Energie, elle lui demande d'agir pour que la BPI respecte les engagements annoncés le 7 janvier 2021, c'est-à-dire d'entrer à hauteur de 200 millions de dollars au capital et de ne pas se contenter des 100 millions actuellement investis.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique


La question est caduque

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