Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 01/04/2021
M. Bruno Rojouan attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la fuite des étudiants français à l'étranger.
À l'étranger, des écoles supérieures dispensent des cours en français et accueillent de nombreux étudiants français. Bien que ce simple constat ne soit pas, à lui seul, problématique, il est malheureusement le symptôme d'une fuite des cerveaux hors de France. Le système académique supérieur français semble être en partie responsable de ce phénomène.
Il existe en Espagne, au Portugal, en Italie, en Belgique, en Roumanie, ainsi que dans d'autres pays européens, des écoles qui dispensent, en français, des formations pourtant présentes en France et décernant un diplôme généralement reconnu en Europe. De nombreux jeunes Français s'expatrient alors le temps de leurs études, sachant qu'ils pourront revenir exercer en France.
Cette mobilité internationale des étudiants est cependant souvent unidirectionnelle. En effet, effectuer l'intégralité de ses études à l'étranger signifie se construire hors de France. Les relations professionnelles, amicales ou amoureuses, le train de vie et les habitudes, ce sont tant de facteurs qui annulent fréquemment le retour en France pourtant prévu initialement.
Cette fuite des étudiants se transforme alors en une fuite de professionnels qualifiés, aussi appelée « fuite des cerveaux ». Ceci est d'autant plus paradoxal lorsque les étudiants français vont chercher, à l'étranger, une formation dispensée en français aux côtés d'autres étudiants français.
Le système académique supérieur français peut être mis en cause dans ce phénomène. Parmi les formations dispensées à l'étranger, on trouve beaucoup de cursus médicaux et paramédicaux (médecine, dentaire, vétérinaire, pharmacie, kinésithérapie, etc.). Beaucoup d'étudiants semblent en fait fuir la complexité du système éducatif français pour ces cursus. Mais le phénomène s'élargit et de nombreuses écoles de commerce et d'ingénieur s'ouvrent également, en français, à l'étranger. De façon similaire aux cursus médicaux, la complexité et l'incertitude chez les étudiants du système de classe préparatoire en France, font fuir nombre d'entre eux.
La France aurait tout intérêt à adapter ces formations afin de conserver ses étudiants et futurs professionnels qualifiés. Outre la seule dimension de la présence d'étudiants, la fuite de futurs personnels qualifiés est potentiellement l'origine de nombreux maux, notamment les zones médicales sous denses parmi d'autres.
Aussi, il souhaite savoir si le Gouvernement compte prendre des mesures pour freiner cette fuite des étudiants français.
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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
La question est caduque
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