Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 01/04/2021
M. Sebastien Pla rappelle à l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé que, dans le cadre de l'étude Coriplasm, l'Établissement français du sang (EFS), en partenariat avec l'Assistance publique Hôpitaux de Paris, a cherché à déterminer si le plasma, prélevé sur un patient guéri du Covid-19, pourrait servir de remède, en transfusant « les anticorps, contenus dans le plasma, de patients guéris du Covid-19 à un patient malade pour éviter que la maladie évolue en forme grave », thérapie qui a déjà fait, par le passé, l'objet d'autres essais cliniques pour des virus comme la grippe ou le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003.
Il lui précise que durant l'expérimentation conduite en Île de France, Grand Est et Bourgogne Franche Comté, Centre Val de Loire, Haut de France, Auvergne Rhône Alpes et Bretagne, l'EFS a mobilisé des volontaires parmi des patients guéris du Covid-19, éligibles au don de plasma, c'est à dire pesant plus de 50 kg et âgés de 18 à 65 ans, sans symptôme de fièvre ou de toux depuis au moins 2 semaines. Ainsi, la transfusion de plasma pourrait se faire sur des patients avec une forme encore modérée de la maladie, recevant « deux poches de 200 millilitres vers le 5 ou 6e jour après la déclaration des premiers symptômes », puis encore « la même chose le lendemain ».
Il lui demande donc quel est l'état d'avancement de cette étude, et si, au vu des possibilités offertes par l'agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de la santé (ANSM) d'utiliser du plasma de manière « exceptionnelle et temporaire », et, suite à une « décision médicale collégiale au niveau de l'unité de soins où le patient est pris en charge », les premières expérimentations sont probantes.
Rappelant également que le plasma peut être utilisé pour d'autre maladies et ne sera en aucune façon perdu, d'autant plus qu'il peut, et au même titre que n'importe quel autre plasma, être conservé au moins un an tant qu'il est à une température inférieure à 25° C, que son transport pourrait, par ailleurs, facilement être mis en place grâce à des véhicules frigorifiés, permettant ainsi de l'« acheminer vers tous les services demandeurs » , et ce d'autant que l'ESF rendra son « stock disponible pour l'ensemble du territoire », il souhaite savoir s'il est dès lors dans ses intentions de recourir à une campagne d'appel au don de plasma parmi les patients guéris du Covid-19.
Il lui demande donc de bien vouloir lui apporter tout éclairage sur les suites de cette étude et s'il compte engager plus avant la possibilité de recours à des transfusions de plasma de malades guéris.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 27/05/2021
Dans le contexte d'une circulation du virus SARS-CoV-2 à un niveau élevé, l'initiation et la poursuite de programmes de recherches sont indispensables. Les potentiels futurs traitements viendraient en effet compléter la vaccination dans la lutte face à l'épidémie. La recherche de thérapeutique permettant la prise en charge spécifique et symptomatique de la Covid-19, et l'amélioration du pronostic des patients, est une priorité majeure du Gouvernement. L'étude CORIPLASM consiste à administrer des plasmas convalescents à des malades hospitalisés à un stade précoce et sans assistance respiratoire mécanique. Il s'agit de l'un des essais développés au sein de la plateforme d'essais cliniques CORIMUNO dont le promoteur est l'Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette étude compare l'efficacité du plasma et du traitement standard au traitement standard seul. Le critère d'évaluation principal est la survie sans ventilation ou traitement immunomodulateur supplémentaire au quatorzième jour de la randomisation. D'après les informations transmises par le promoteur AP-HP au ministère chargé de la santé, le niveau d'inclusion dans l'étude est excellent avec une quasi complétude du nombre de sujets nécessaires. Il faut souligner que la plupart des données issues de la science et publiées dans des revues à comité de lecture concernant l'intérêt de l'usage du plasma convalescent ou d'immunoglobulines hyperimmunes se sont révélées décevantes dans cette indication. Il est probable qu'une administration précoce soit un élément clef. Il convient de disposer des résultats de l'étude afin de déterminer au travers de cette étude l'intérêt de cette stratégie thérapeutique qui est également accessible aux patients dans le cadre d'un protocole d'utilisation thérapeutique mis en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
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