Question de M. PACCAUD Olivier (Oise - Les Républicains-R) publiée le 08/04/2021
M. Olivier Paccaud attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la réouverture des lits de réanimation de Beaumont-sur-Oise.
Le 31 mars 2021, lors de son allocution télévisée, le Président de la République a annoncé la création de nouveaux lits de réanimation afin de mieux faire face à la pandémie de Covid-19 et à la troisième vague qui attaque nos concitoyens et submerge nos établissements hospitaliers.
Le périmètre couvert par cet établissement représentant plus de 180 000 habitants du nord du Val-d'Oise et du sud de l'Oise, il s'agit là d'un enjeu de santé majeur.
Il souhaite savoir si le Gouvernement compte rouvrir rapidement ces lits pour sauver des vies.
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Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 14/04/2021
Réponse apportée en séance publique le 13/04/2021
M. le président. La parole est à M. Olivier Paccaud, auteur de la question n° 1630, adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.
M. Olivier Paccaud. Madame la ministre, le 31 mars dernier, le Président de la République a annoncé la création de nouveaux lits de réanimation, afin de mieux faire face à la pandémie de covid-19.
Permettez-moi donc d'évoquer le cas de l'hôpital de Beaumont-sur-Oise. En effet, dans le cadre d'un schéma régional de restructuration de l'offre de soins piloté par l'ARS d'Île-de-France, cet établissement a vu, au 1er septembre 2019, le démantèlement de tout ou partie des services de néonatalogie, de réanimation, de chirurgie conventionnelle et de pédiatrie. Cela représente plus de 200 lits et 200 postes de travail, dont 8 lits de réanimation et 4 lits de soins continus.
Inutile de dire que ces lits se seraient avérés plus que précieux au cur de la crise sanitaire dramatique que notre pays traverse.
Inutile de dire aussi qu'ils auraient pu éviter des opérations fatigantes et coûteuses de transferts de malades.
Inutile de dire, enfin, que la densité du maillage médical est l'une des clés indispensables à une prise en charge optimale de la santé d'une population. Le triste feuilleton sans fin du covid-19 l'a démontré, s'il en était besoin.
Heureusement, une erreur peut toujours être corrigée. Ainsi, la réimplantation d'un service de réanimation à Beaumont-sur-Oise est à la fois possible, souhaitable et souhaitée. Ce réaménagement ne pose, par ailleurs, aucun problème technique, le plateau ainsi que le réseau de fluides étant toujours présents. Le périmètre couvert par cet établissement représentant plus de 180 000 habitants du nord du Val-d'Oise et du sud de l'Oise, il s'agit là d'un enjeu de santé majeur.
Aussi, j'espère très sincèrement que la situation du centre hospitalier de Beaumont sera réexaminée avec pragmatisme, objectivité et avec pour seule priorité la protection médicale de la population.
De très nombreux élus je pense notamment à ceux de Méru et Chambly et habitants de ce territoire, n'ayant pas compris et refusant cette décision unilatérale de l'ARS Île-de-France, sont toujours mobilisés et en attente de ce « réarmement médical ».
Madame la ministre, personne ne comprendrait, après les annonces du Président Macron, et alors qu'une solution rapidement opérationnelle s'offre aux pouvoirs publics, que les lits de réanimation de Beaumont-sur-Oise ne soient pas rouverts.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Monsieur le sénateur Olivier Paccaud, l'ouverture des lits en réanimation est un enjeu évidemment essentiel en cette période où le système hospitalier est soumis à une pression extrêmement forte. C'est un enjeu de court terme, auquel nous répondons, comme de long terme, pour lequel nous développons des solutions historiques, au moyen du plan d'investissement prévu par le Ségur de la santé.
Néanmoins, vous le soulignez, à situation exceptionnelle, nous apportons une réponse exceptionnelle. Les résultats sont là. L'an dernier, face à la crise, les établissements de santé publics et privés ont montré leur formidable capacité à s'adapter très rapidement, avec l'appui des agences régionales de santé, pour faire face à l'épidémie et accueillir en réanimation tous les patients qui devaient l'être.
En Île-de-France, se déploient progressivement 2 200 lits de réanimation covid pour faire face à l'évolution de l'épidémie, soit le double des capacités habituelles. Le pilotage de ce déploiement s'effectue au niveau régional, de manière à assurer une équité entre tous les établissements.
S'agissant du centre hospitalier de Beaumont-sur-Oise, il a été décidé, en 2019, de rassembler sur le site de Pontoise les 18 lits de réanimation du centre hospitalier de Pontoise et les 8 lits du centre hospitalier de Beaumont-sur-Oise, soit 26 au total. Ce regroupement a permis de mieux utiliser les capacités de réanimation de cette partie du Val-d'Oise. Aujourd'hui, le centre hospitalier a déjà ouvert 4 lits de réanimation supplémentaires et soigne donc 30 patients covid en réanimation. Grâce à ses équipes, l'établissement peut aller encore au-delà si nécessaire.
Les soins de réanimation restent des soins très lourds pour des cas graves de covid, dont malheureusement certaines personnes ne réchappent pas. Tout doit être fait pour enrayer la propagation du virus et prévenir les cas de forme grave. Dans le même temps, nous faisons tout pour que l'ensemble de ceux dont l'état de santé le nécessite bénéficient des soins de réanimation dans les conditions de prise en charge habituelles.
L'ARS et sa délégation départementale évaluent toutes les options disponibles, en connaissance du territoire, pour capitaliser sur les choix de réorganisation de 2019 avec Pontoise, tout en évaluant les perspectives offertes depuis Beaumont-sur-Oise.
Cette situation continue donc d'être étudiée et je vous remercie, monsieur le sénateur, pour cette question.
M. le président. La parole est à M. Olivier Paccaud, pour la réplique.
M. Olivier Paccaud. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre. J'ai bien noté que des réflexions étaient encore en cours. Cela étant, la vraie problématique, évoquée également par d'autres collègues, réside dans le maillage territorial hospitalier : vouloir créer des centres de grande taille, c'est bien, mais il ne faut pas oublier les hôpitaux de proximité.
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