Question de M. de NICOLAY Louis-Jean (Sarthe - Les Républicains) publiée le 18/03/2021

M. Louis-Jean de Nicolaÿ attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les effets nocifs du port du masque sur les petits (6-11 ans) et souhaiterait connaître la position du Gouvernement à ce sujet.

Alors que ceux-ci portent le masque 8 à 10 heures par jour 4 jours par semaine et pendant plusieurs semaines, il s'étonne que cette situation ne fasse pas l'objet d'une analyse sérieuse.
Si l'intensité des dommages causés par le masque variera considérablement selon les enfants, leur âge et la manière dont ils sont accompagnés, ces dommages sont certains et multiples.
Un avis très clair de la société française de pédiatrie rendu au Gouvernement en août puis à nouveau le 9 septembre dernier en fait largement état.
Seule une étude chinoise datant de 2003 a été menée sur plus de 15 000 enfants nés avant, pendant et après la crise sanitaire du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et dont la synthèse, réalisée par des scientifiques canadiens, conclut à un impact particulièrement important et délétère de l'ensemble des mesures sanitaires prises à cette occasion et par l'anxiété générée dans la population, et notamment sur ces enfants.
Au vu de la crise actuelle de Covid-19 qui est bien plus étendue que celle du SRAS, de l'impact psychologique : nombre de dépressifs en France, multiplié par 2, par 4 aux États-Unis et en Angleterre, mais aussi de la potentielle détérioration de l'air sous leur masque due à un ratio air vicié/air pur qu'ils inspirent modifié à chaque respiration du fait de leur moindre capacité thoracique et de leur force pour aspirer l'air « pur » à travers le masque, il lui demande dans quelle mesure il compte engager le suivi, l'analyse et le traitement de cette problématique et quelles pourraient être les mesures concrètes engagées en ce sens.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 01/07/2021

Dans le contexte épidémique de la Covid-19 et afin de protéger les élèves et les personnels, le port du masque par les enfants dès l'âge de 6 ans, est désormais obligatoire et se fonde sur plusieurs avis et études scientifiques. Cette mesure est établie sur la nécessité de maintenir un niveau élevé de protection de la population face à une situation sanitaire particulièrement préoccupante. Aussi, le port du masque constitue l'une des mesures non pharmaceutiques permettant de freiner la transmission du virus. Si les enfants sont moins à risque de développer une forme grave à la suite d'une contamination au virus, ils n'en sont pas immunisés et restent contaminants. En effet, plusieurs études scientifiques, comme celle du Dr Lael Yonker de décembre 2020 et un article de la revue Pediatrics montrent que les enfants qui sont testés positifs présentent des charges virales équivalentes aux adultes et qu'ils participent à la propagation du virus, alors même qu'ils sont susceptibles d'être asymptomatiques. Il existe donc un risque intrinsèque de transmission du virus entre les enfants, et particulièrement dans les écoles qui sont des lieux clos et des zones de brassage. L'obligation du port du masque par les enfants à l'école dès l'âge de 6 ans permet ainsi de limiter la transmission du virus entre les enfants dès le primaire et ainsi permettre l'ouverture de ces établissements. L'organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF n'émettent pas d'interdiction ou de mise en garde générale sur l'obligation du port du masque par les enfants de 6 à 11 ans. Ils recommandent qu'une telle mesure soit appliquée sous la supervision adéquate d'un adulte, et accompagnée d'instructions sur le port et le retrait des masques en toute sécurité. De même, la Société française de pédiatrie s'est prononcée favorablement au port du masque par les enfants en collectivité dès l'âge de 6 ans en accord avec les recommandations de l'OMS. En outre, dans son avis en date du 29 octobre 2020, le Haut conseil de la santé publique s'est prononcé favorablement à cette démarche et a également indiqué qu'il n'existe pas de contre-indications dermatologiques, pneumologiques, ORL, phoniatriques et psychiatriques, au port du masque quel que soit son type. L'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé ainsi que Santé publique France assurent un suivi des signalements associés aux masques afin de s'assurer de la sécurité d'utilisation de ces dispositifs de protection. Enfin, la priorité du Gouvernement est de préserver l'éducation des enfants ; pour ce faire, l'ouverture des écoles est un objectif pour lequel tous les moyens le permettant sont mobilisés, le port du masque à l'école y contribue.

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