Question de M. ANTISTE Maurice (Martinique - SER) publiée le 11/03/2021
M. Maurice Antiste attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès des ministres de l'économie, des finances et de la relance, et de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la transition numérique et des communications électroniques , quant à la préservation des prévisions météorologiques dans le cadre du développement de la 5G.
La dernière conférence mondiale des radiocommunications (WRC en anglais) s'est tenue entre le 28 octobre et le 22 novembre 2019, à Sharm el-Sheikh, en Égypte, sous l'impulsion de l'union international des communications (institution des Nations unies spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication), et elle a rassemblé plus de 3 500 participants. Il revient à la WRC de définir les règles mondiales quant à l'usage des radiofréquences à l'échelle de la planète.
Or cette conférence mondiale des télécommunications, dont le sujet phare était la 5G, a semble-t-il laissé un goût amer aux scientifiques de l'étude atmosphérique puisqu'ils dénoncent l'absence de mesure à même de protéger les prévisions météorologiques, plaidant pour l'édification de barrières de protection entre les fréquences utiles à la météo, et celle de la 5G.
C'est ainsi que l'un des responsables de la NOAA (l'agence américaine d'étude de l'atmosphère et des océans) expliquait que la 5G pourrait dégrader les prévisions météo « de l'ordre de 30 % » arguant que le problème vient de l'une des fréquences d'émission des antennes 5G, la bande des 26 gigahertz. En effet, celle-ci s'étale dans une fourchette plus large (entre 24,25 et 27,5 gigahertz) ce qui la rend dangereusement proche de la fréquence de 23,8 gigahertz (qui correspond à celle à laquelle émet la vapeur d'eau dans l'atmosphère). C'est donc cette dernière que scrutent les spécialistes du ciel pour anticiper les états d'âme des cieux via les satellites d'observation, les radiosondes, les aéronefs ou les radars.
De plus, l'organisation météorologique mondiale (OMM) avait dimensionné une « zone tampon » à -55 décibel watts comme marge de protection (entre les fréquences utiles à la météo et à la 5G) quand la conférence mondiale des radiocommunications a retenu une marge de -33 décibel watts.
De la même manière, le centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) a fustigé cette décision, déclarant qu'au regard du « coût que la société paie aujourd'hui pour avoir ignoré les avertissements face au réchauffement climatique, on pouvait espérer que la voix de la science atmosphérique aurait été de plus de poids ».
Pourtant les territoires d'outre-mer, de par leurs situations géographiques et leurs spécificités, nécessitent une attention de tous les instants, Météo France assurant outre-mer la surveillance et la vigilance des risques liés au climat, comme sur l'ensemble du territoire national. Ainsi, les cartes de vigilance sont transmises par l'opérateur aux citoyens, aux médias et aux acteurs de la gestion de crise. Concernant le risque cyclonique, le modèle de prévision développé par Météo France par le CEPMMT est le modèle le plus fiable du monde en ce qui concerne la prévisibilité des trajectoires cycloniques.
C'est pourquoi il souhaite savoir si le Gouvernement dispose de données ou d'études récentes confirmant ou infirmant ce risque de dégradation manifeste (de 30 %) des prévisions météo dû à la 5G et s'il est prévu d'adopter une marge de protection proche des - 55 décibel watts défendue par l'OMM et le CEPMMT.
- page 1572
Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
La question est caduque
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