Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 11/03/2021

Mme Marie-Noëlle Lienemann interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur le nombre réel de médecins formés ou engagés dans une formation en 2020 et sur l'adéquation entre ce nombre et les besoins réels de notre pays.
Le numerus clausus, c'est-à-dire la limitation du nombre des étudiants de première année du premier cycle des études médicales ou odontologiques (chirurgie dentaire) à entrer en deuxième année du premier cycle, a été abrogé pour la rentrée de 2020.
Sa mise en place en 1972 « sans réelle évaluation des besoins en santé a conduit à un effondrement du nombre de médecins formés avec une diminution de près de 60 % au milieu des années 1990 » ont indiqué le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et le ministère de la santé dans un communiqué commun, en date du 18 mai 2020.
Cependant cette disparition du numerus clausus risque d'être une illusion d'optique. Si le terme a en effet disparu, le nombre d'étudiants admis dans la filière est déterminé par les universités en lien avec les agences régionales de santé en fonction des capacités de formation et soi-disant des besoins des territoires. Les places en deuxième année « restent limitées et l'entrée sélective. C'est faux de dire que le numerus clausus est supprimé », a indiqué le doyen de la faculté de médecine de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
En février 2019, la ministre de la santé avait annoncé que le nombre de médecins formés augmenterait de 20 % après la réforme, avant de revenir sur ce chiffre au motif qu'« il ne s'agit là que d'un chiffre maximal. Les capacités de formation de nos universités et de nos hôpitaux n'étant pas infinies. »
Du coup, en réalité en 2020, on compte seulement 47 étudiants en médecine supplémentaires par rapport aux 9314 médecins formés en 2019.
C'est très loin du compte car les besoins sont considérables et un rattrapage massif du nombre de médecins est une urgence et une priorité nationale. Il faut agir immédiatement et accélérer la remontée du nombre d'étudiants en médecine. C'est d'autant plus nécessaire que les formations sont nécessairement longues et l'impact de ces mesures ne sera perceptible avant une dizaine d'année.
Nos concitoyens ne seront pas durablement dupes d'un écart entre l'annonce de prétendues solutions aux problèmes de pénurie de médecins et la réalité qui se prépare.
C'est d'autant plus vrai que la crise sanitaire a accentué la prise de conscience du manque de moyens de nos services de santé à la fois en équipement, en médicaments mais aussi en personnels soignants.
Elle lui demande donc quel est le nombre réel de médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes qui ont été réellement formés en 2020.
Elle lui demande aussi quels sont les moyens supplémentaires mis en œuvre par le Gouvernement pour que les capacités de formation des universités et des hôpitaux soient très fortement augmentées pour rattraper le manque drastique de personnels soignant et répondent aux besoins anticipés de professionnels de santé pour les années à venir.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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