Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 04/03/2021

Mme Valérie Boyer attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable sur les disparités régionales en matière vaccinale face à la pandémie Covid-19.

Le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale a annoncé sur France 2 : « Nous sommes aujourd'hui en Europe le premier pays qui vaccine en nombre d'habitants. Trois millions de vaccins ont été faits au moment où je vous parle. Et ramené à la population, c'est le premier score européen. Mais il ne faut pas faire cocorico. »

Malheureusement, la France ne se situe pas du tout en tête des pays européens en matière vaccinale.

Prenons d'abord le nombre d'injections cumulées. Si la France a dépassé les 3 millions, doublant l'Italie, elle reste deuxième, loin derrière l'Allemagne, qui a presque atteint les 4,5 millions de doses injectées.

Si on rapporte ces chiffres à la population, la France a injecté 4,68 doses de vaccins pour 100 habitants, ce qui la place en dessous de la moyenne de l'Union européenne, qui est de 5,19.

Même constat pour ce qui est des personnes complètement vaccinées : 1,2 % de la population française contre 1,7 % de la population européenne.

Pour ce qui est du rythme de vaccination, l'Hexagone n'est pas non plus premier. Le nombre de doses injectées quotidiennement nous place deuxième, toujours derrière l'Allemagne. Même relativement à la population, la France n'est même pas sur le podium.

Enfin, il existe des disparités régionales.

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur connait un taux d'incidence élevé (557 pour 100 000 habitants), taux d'occupation des services de réanimation approchant les 100 % dans la région...
Pourtant, dans le même temps, la campagne de vaccination dans la région reste faible avec à peine plus de 4,11 % de la population vaccinée, contre 5,16 % en Bourgogne-Franche-Comté ou 4,66 % en Nouvelle-Aquitaine.

Le ministère de la santé affirme que les doses sont réparties équitablement dans les territoires pourtant la réalité est différente.

Trois explications ont été avancées.

Premièrement la démographie. La densité de population peut jouer un rôle important dans cet écart de pourcentage. 138 000 personnes ont reçu une première dose de vaccin contre le coronavirus en Bourgogne-Franche-Comté. En Île-de-France, elles sont bien plus nombreuses : 335 000. Seulement, l'Île-de-France étant plus peuplée, son pourcentage de vaccination est plus faible.

Ensuite, la distribution se ferait en fonction de la répartition des populations ciblées. La direction générale de la santé (DGS) a rappelé aussi que la vaccination suivait un calendrier. C'est en partie ce calendrier qui a déterminé la répartition des vaccins. Selon la DGS : « Pour Pfizer et Moderna, la cible regroupait jusqu'à présent les personnes âgées de plus de 75 ans et les professionnels de santé de plus de 50 ans ou présentant une comorbidité. Désormais, avec l'arrivée du vaccin AstraZeneca, la cible des vaccins Pfizer et Moderna regroupe les personnes âgées de plus de 75 ans, ainsi que les professionnels de santé de plus de 65 ans. Ces vaccins sont donc distribués en fonction de la répartition de ces populations sur le territoire. Pour le vaccin AstraZeneca, la cible regroupe les professionnels de santé de moins de 65 ans. Le vaccin est donc distribué en fonction de la répartition de ces professionnels sur le territoire. »

Enfin la priorité aurait été donnée aux régions les plus touchées lors du démarrage de la vaccination avec Moderna.

Aussi, elle aimerait connaître les raisons de ces disparités et savoir si une redistribution des vaccins vers les zones les plus touchées pourrait être envisagée.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 09/09/2021

La clé de répartition des doses de vaccin entre régions est calculée au prorata de la population ciblée par rapport à la population totale de chaque région. Dans la mesure où le premier critère de priorisation des publics cibles est l'âge, les disparités entre les taux de couverture vaccinal des différentes régions dépendent de leur pyramide des âges. Au sein d'une même région, l'allocation des doses entre les départements dépend des agences régionales de santé (ARS) et des préfets compte tenu des besoins de chaque département en lien avec la proportion de population cible et de l'évolution de la situation sanitaire. En outre, une dégradation de la situation sanitaire au sein d'un département constitue un motif de réallocation de doses supplémentaires. Dans ces situations, des décisions conjointes entre le ministère des solidarités et de la santé, les ARS et les préfets permettent d'affiner la répartition des doses sur le territoire en fonction des besoins actualisés et d'éventuelles contraintes qui pèsent sur le stock national.

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