Question de M. DOMINATI Philippe (Paris - Les Républicains-A) publiée le 04/03/2021
Question posée en séance publique le 03/03/2021
Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Dominati, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Philippe Dominati. Ma question s'adressait à M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance.
Il y a deux mois, en 2020, Londres était la principale place financière d'Europe. La moitié des transactions du marché des actions ont migré vers l'Union européenne.
Contre toute attente, après quatre siècles, Amsterdam est devenue la première place financière européenne, devant Londres. Paris maintient sa troisième place, en légère progression, mais loin derrière, avec à peu près deux tiers des transactions de la Bourse de Londres.
Il est vrai que les gouvernements français ont fait pendant longtemps la promotion de la fiscalité néerlandaise, en plaçant les participations de l'État sur la place néerlandaise, à La Haye. Il est vrai aussi que cela a inspiré des groupes nationaux tels que le groupe Vivendi, qui annonce la capitalisation de sa filiale Universal à La Haye dans quelques mois.
Bruno Le Maire a déclaré au mois de février 2018 que l'objectif du Gouvernement était de faire de Paris la principale place financière d'Europe continentale, affirmation alors confirmée par le Premier ministre devant les élus franciliens. Manifestement, c'est loupé !
Comment se fait-il que le gouvernement néerlandais ait été plus performant que les autorités françaises pour capter l'essentiel des transactions financières ? Qui, à Bercy, s'occupe de la place de Paris ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé de l'économie sociale, solidaire et responsable publiée le 04/03/2021
Réponse apportée en séance publique le 03/03/2021
Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable. (Marques de désapprobation sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Olivia Gregoire, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable. Monsieur le sénateur Dominati, vous posez une question relative à l'attractivité de la place et de la Bourse de Paris. C'est en effet un sujet essentiel sur lequel le Gouvernement est mobilisé depuis 2017.
M. François Bonhomme. C'est un peu tard !
Mme Olivia Gregoire, secrétaire d'État. Non, ce n'est pas trop tard !
La France conduit un vaste programme de réformes visant à renforcer la place des services financiers en tant que vecteurs de croissance dans notre pays. Nous sommes à l'avant-garde en matière d'innovation dans le domaine des services financiers. Nous sommes aussi à l'avant-garde en matière d'innovation dans le domaine que j'ai le plaisir de traiter pour Bruno Le Maire, la finance verte, la finance durable c'est un sujet qui nous intéresse pour demain , ainsi que pour les applications relatives à la blockchain.
Vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, depuis 2019, Paris a cherché et a réussi à attirer des acteurs financiers internationaux. Je pense à la relocalisation des plateformes de négociation de Goldman Sachs et d'Acquis Exchange. Je pense aussi à l'ouverture du nouveau bureau de Citadel et à la création des filiales européennes de Chubb et de Bank of America, qui sont autant d'exemples illustrant concrètement l'attractivité croissante de la place. Paris est ainsi le seul centre financier continental à avoir réussi à capter l'ensemble de l'écosystème des services financiers.
Monsieur le sénateur, vous savez que, depuis le 1er janvier 2021 et à la fin de la période de transition du Brexit, les actions d'entreprises de l'Union européenne échangées en euros ne peuvent plus être échangées sur les plateformes boursières du Royaume-Uni à qui la Commission européenne a décidé de ne pas octroyer d'équivalence. Ce mouvement important de rapatriement des échanges d'actions dans l'Union européenne a conduit à la relocalisation dans l'Union européenne des principales plateformes internationales d'échanges d'actions. Paris, aux côtés d'Amsterdam que vous mentionnez, en a été l'un des deux principaux bénéficiaires en attirant sept plateformes anglo-saxonnes, notamment la plateforme de Goldman Sachs.
En matière d'introduction en Bourse de nouvelles entreprises, Paris bénéficie aussi d'une attractivité renouvelée. Ainsi, elle devrait être dans l'Europe post-Brexit l'une des deux places principales de cotation de l'Union européenne avec Francfort. Nous avons pris ce pari et nous sommes proches du résultat. (M. François Patriat applaudit.)
Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Dominati, pour la réplique.
M. Philippe Dominati. Madame la secrétaire d'État, votre réponse est d'autant plus préoccupante que vous êtes une ancienne élue de Paris. Tous les acteurs économiques ont compris que les arguments que vous développez sont les mêmes que ceux de Bruno Le Maire en 2018. Il serait temps de réagir !
Je vous questionnais sur votre réactivité après ce premier échec. Vous répétez les arguments de 2018 ; nous attendions autre chose. Je sais que ce gouvernement ne s'intéresse pas à la région parisienne et au Grand Paris. C'est le premier gouvernement sous la Ve République qui traite aussi mal la région capitale ! (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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