Question de M. BARGETON Julien (Paris - RDPI) publiée le 04/03/2021
Question posée en séance publique le 03/03/2021
Mme la présidente. La parole est à M. Julien Bargeton, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
M. Julien Bargeton. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie.
Face à l'évolution des variants, contrastée selon les territoires, le Gouvernement a choisi une gestion territorialisée de la pandémie, justifiée par les différences existant entre les zones géographiques.
Ma question vise à vous demander un bilan des premières remontées de la concertation, qui était déjà largement engagée et qui s'approfondit.
Des maires ont fait parvenir des suggestions intéressantes et utiles.
Les derniers jours ont certes plutôt été marqués par la volte-face spectaculaire de la maire de Paris qui, pétrie de certitudes (Protestations sur les travées du groupe SER.),
M. Gérard Longuet. Ça, c'est vrai !
M. Julien Bargeton.
a demandé un confinement strict de trois semaines pour pouvoir tout rouvrir ensuite, puis a transformé cette affirmation catégorique en simple hypothèse, avant de déclarer qu'il n'en avait jamais été question,
M. Jacques Grosperrin. Quelle girouette !
M. Julien Bargeton.
tout cela en quatre jours, ajoutant la faute politique à la faute professionnelle. Les élus de tous bords, y compris du sien, partout en France, se sont d'ailleurs réfugiés dans un silence assourdissant, dont je sais qu'il est en réalité réprobateur. (Nouvelles protestations sur les travées du groupe SER. Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)
Sénateur de Paris, j'ai été très choqué je le dis que n'aient été consultés ni les maires d'arrondissement ni les élus franciliens (Oh ! sur les travées des groupes SER et Les Républicains.), comme si Paris était une citadelle et comme si le virus allait s'arrêter à ses portes.
Là où cette épidémie exige d'être solidaire, l'exercice du pouvoir ne saurait être solitaire, surtout quand, par ailleurs, on attaque la verticalité.
Madame la ministre, au moment où il faut être à la hauteur des enjeux, ce qui suppose humilité, responsabilité, unité (Le brouhaha couvre la voix de l'orateur.),
Mme la présidente. Votre temps de parole est écoulé, monsieur Bargeton !
M. Julien Bargeton.
quelles conclusions tirez-vous des premières remontées sérieuses des élus locaux ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 04/03/2021
Réponse apportée en séance publique le 03/03/2021
Mme la présidente. Écoutons-nous les uns les autres, mes chers collègues, et tâchons de poursuivre cette séance dans le calme.
La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie.
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Monsieur le sénateur Julien Bargeton, je vous remercie de cette question (Rires sur les travées des groupes Les Républicains et SER.), qui me permet de rappeler, s'il en était besoin, que la situation sanitaire dans notre pays, loin d'être amusante, demeure particulièrement préoccupante. Ainsi, en moyenne, près de 22 000 nouveaux cas sont déclarés chaque jour, le nombre de patients augmente en réanimation, où près de 71 % des lits sont occupés par des patients atteints du virus de la covid-19, alors que la circulation des variants progresse.
Mme Laurence Rossignol. Pas grave, on a plein de vaccins !
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. Le taux d'incidence remonte partout, mais la situation est particulièrement préoccupante à Mayotte, à La Réunion, en Île-de-France, dans les Hauts-de-France, en PACA. Nous suivons cela de très près avec Olivier Véran.
Nous déployons à cette fin un arsenal de mesures visant à briser la dynamique épidémique : suivi des cas contacts, respect de l'isolement des patients et des cas contacts. Nous accompagnons les collectivités touchées par des mesures de gestion dédiées. La vaccination s'accélère, avec de très bons résultats en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), où près de 80 % des résidents ont reçu la première dose.
Mme Cathy Apourceau-Poly. Pas dans le Pas-de-Calais !
Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée. La campagne s'accélère aussi pour nos concitoyens les plus âgés et pour ceux qui, plus jeunes, présentent des facteurs de risques.
Néanmoins, nous devons prendre la mesure du moment et rester collectivement vigilants. Cette vigilance s'exerce au quotidien par le respect des gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains, le recours au télétravail quand cela est possible.
Nos concitoyens ont consenti à de nombreux sacrifices qui ne sauraient être balayés sur l'autel d'enjeux partisans. Dans un esprit de concorde, nous tenons à consulter et à associer les collectivités concernées dans l'élaboration des réponses les plus adéquates en phase avec les dynamiques territoriales. Les Français attendent de la clarté dans les décisions prises ; nous agissons donc en responsabilité. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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