Question de M. BOURGI Hussein (Hérault - SER) publiée le 25/02/2021

M. Hussein Bourgi attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les conditions difficiles de préparation de la rentrée scolaire 2021, dans le second degré.
Dans le cadre du budget accordé pour 2021 au fonctionnement de l'éducation nationale, l'exécutif a fait le choix de supprimer 1800 emplois d'enseignants dans le second degré, pour les transformer en 1847 équivalents de poste en heures supplémentaires.
Dans le même temps, les premières répartitions des DHG (dotations horaires globales), formulées par les DASEN (directeurs académiques des services de l'éducation nationale) et les rectorats, laissent à penser que le taux d'heures supplémentaires pourrait atteindre entre 9 et 17 % dans certains établissements scolaires.
Les postes d'enseignants supprimés dans certaines disciplines, couplés à des heures supplémentaires attribuées dans le cadre des DHG, vont entraîner différents types de désagréments. Tout d'abord une charge supplémentaire de travail pour les enseignants, alors que ceux-ci travaillent déjà 43 heures en moyenne, par semaine. Ensuite, une incapacité pour certains professeurs à organiser des remplacements au sein des établissements, ainsi que des difficultés dans la planification des enseignements en effectifs allégés, adaptés à l'apprentissage des langues vivantes ou des sciences.
Cette charge de travail supplémentaire va par ailleurs également se transcrire par un manque de disponibilité des professeurs afin de participer aux actions de formation continue des groupements d'établissements (GRETA), mais également par un temps moindre à consacrer aux familles dans le cadre des rencontres parents-professeurs.
Somme toute, les conditions de travail des titulaires du second degré vont s'en trouver considérablement dégradées, justifiant les mouvements de grève du corps enseignant du mardi 26 janvier 2021. Mais aussi une augmentation significative de vote hostile aux propositions de répartition de DHG formulées par les chefs d'établissement.
Pour pallier les suppressions de postes dans le second degré, les établissements se voient aujourd'hui contraints d'avoir recours à l'embauche de contractuels, qui n'ont aucune expérience, ni formation, en matières éducative et pédagogique.
Face à ce corps enseignant pris au dépourvu, et dans l'incapacité de donner cours dans des conditions décentes et appropriées, ce sont les élèves qui vont se trouver directement impactés par ces coupes à l'endroit du budget de l'éducation nationale.
Il semble dès à présent nécessaire que l'État modifie sa feuille de route et revienne sur les suppressions de postes actées dans le PLF 2021, afin que les établissements soient en mesure de gérer rationnellement les DHG qui leur sont attribuées. Pour ce faire, le Gouvernement se doit de présenter un correctif budgétaire appréhendant au mieux les besoins des collèges et lycées.
Ainsi, il lui demande si une loi de finances rectificative est prévue dans les mois à venir, afin de modifier les décisions prises dans le cadre du vote du budget pour 2021, notamment en matière de réduction des effectifs dans le second degré.

- page 1264

Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question est caduque

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