Question de M. BOURGI Hussein (Hérault - SER) publiée le 25/02/2021

M. Hussein Bourgi attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur la situation préoccupante de la ligne du train Aubrac, reliant Clermont-Ferrand et Béziers.
Depuis le 4 décembre 2020, la ligne Aubrac est hors d'usage sur le tronçon reliant Saint-Chély-d'Apcher et Béziers. Il est pour l'heure prévu que cette portion de la ligne soit réouverte en septembre de cette année. Après n'avoir été active que 4 mois sur 12 au cours de l'année 2020, il semble que ce trajet ne soit pas non plus desservi pour une grande partie de l'année 2021.
La dégradation de la ligne Aubrac semble constante depuis plusieurs décennies. Fermeture des gares, baisse des fréquences des trains, matériels vétustes... Les désagréments sont de nature diverse.
Les premiers impactés sont hélas les usagers, dans la mesure où ces derniers sont obligés d'avoir recours à une ligne d'autocar, celle-ci venant se substituer au tronçon défaillant de la ligne Aubrac. La SNCF semble même vouloir pérenniser le recours à ce moyen de transport sur le trajet reliant Saint-Chély-d'Apcher et Béziers. Une telle alternative ne semble pourtant pas pertinente. Le trajet en bus sur ce tronçon est de 5 heures, alors que, en temps normal, le train est capable de couvrir cette distance en 4 heures, pour un confort supérieur des usagers, ainsi qu'un coût écologique trente fois moins polluant.
Si la SNCF venait à développer le réseau routier de ses services, au détriment du maillage ferroviaire liant les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, cette décision viendrait probablement acter la fin de la ligne Aubrac.
En effet, fin 2016, dans le cadre des états généraux du rail et de l'intermodalité, il avait été demandé à la région Occitanie de prouver « l'intérêt économique » de ces trains, afin d'éviter un transfert de cette ligne sur le réseau routier. Or, il semble difficile de prouver l'utilité d'une ligne dont le fonctionnement est aussi erratique.
Afin que ce dispositif ferroviaire soit modernisé, il avait été acté que 54 millions d'euros étaient nécessaires à sa rénovation.
Pourtant, depuis 2016, le manque d'investissements de l'État se fait plus que jamais sentir, laissant démunis les collectivités locales et les usagers.
Il est surprenant que l'État soit si peu investi dans le financement de la dernière grande ligne de train du sud du Massif Central. À moins qu'il ne s'agisse d'une volonté délibérée de saboter le fonctionnement de celle-ci pour mieux en justifier la suppression définitive ?
Plus qu'un enjeu de mobilité propre et durable, il ne peut par ailleurs être occultée l'importance stratégique que revêt la ligne Aubrac pour l'usine Arcelor Mittal de Saint-Chély-d'Apcher, fleuron industriel français et poumon économique de la Lozère.
Véritable transport du quotidien pour des milliers d'écoliers, étudiants, travailleurs et vacanciers, cette ligne ne saurait survivre sans un concours plus soutenu de l'État. La région Occitanie et d'autres collectivités départementales ont déjà manifesté leurs inquiétudes et leurs attentes à l'égard de l'État. Cela fait plusieurs d'années que cela dure et que la réponse de l'État oscille entre attentisme et tergiversations.
Ainsi, il souhaite connaître les mesures qu'il entend mettre en œuvre, afin de redonner durablement à la ligne Aubrac les moyens d'offrir un service efficient et de qualité à ses usagers.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires


La question est caduque

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