Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 18/02/2021
M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les préoccupations exprimées par le président de la ligue contre le cancer concernant les conséquences de la crise sanitaire sur le dépistage et le traitement des malades du cancer depuis 2020.
Il apparaît que la pression exercée sur les services médicaux par la Covid-19 a induit des conséquences non négligeables sur la lutte contre le cancer. Le président de la ligue contre le cancer alerte sur un recul de 23 % des diagnostics de cancers en 2020. Cela représente environ 100 000 cancers qui n'ont pas été diagnostiqués l'année dernière et donc autant de traitements qui n'ont pas été commencés dans les délais habituels.
Trois volets semblent essentiels pour abaisser la mortalité des malades de cancers : le dépistage, la prévention et la recherche. Un grand nombre de cancers pourraient ainsi être traités ou évités grâce à un dépistage précoce et une politique de prévention efficace.
Il lui demande donc quelles mesures il entend prendre pour faire face au risque de recrudescence des décès liés aux cancers, conséquence des retards de dépistage dus à la crise sanitaire.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 18/03/2021
Des mesures nationales ont été mises en place pour éviter la diffusion du COVID-19, et assurer la prise en charge des personnes malades depuis mars 2020, amenant à adapter les modalités de lutte contre le cancer. Le parcours de soin des personnes déjà suspectes de cancer, grâce à un dépistage préalable positif ont été poursuivis, en s'adaptant aux différentes situations territoriales. Au regard du risque d'exposition et de dissémination du COVID-19 et des mesures de confinement en vigueur en période de forte circulation du virus, les invitations de personnes asymptomatiques et sans facteur de sur-risque de cancer dans le cadre des programmes de dépistage organisé ont dû être temporairement suspendues, suivant les recommandations de l'Institut national du cancer. A la suite du déconfinement progressif, à partir du 11 mai 2020, la reprise des invitation des personnes sans symptôme a été effective. Les centres régionaux de dépistage des cancers poursuivent leur action. En parallèle des dépistages, des campagnes de sensibilisation pour appeler la population à ne pas renoncer au dépistage, et bénéficier de l'accompagnement nécessaire à la lutte contre la maladie ont été diffusées. Elles s'adressent en particulier aux populations-cibles des dépistages organisés (cancer du sein, cancer colorectal, cancer du col de l'utérus), pour lesquels les examens sont réalisés dans le strict respect des règles sanitaires. Le 4 février 2021, le Président de la République a annoncé le lancement de la stratégie décennale, qui notamment l'objectif d'un million de dépistage supplémentaire à horizon 2025. Les programmes de dépistage des cancers sont renforcés, la recherche est déployée pour disposer de tests de dépistage plus efficaces, et développer de nouveaux moyens de dépistage. Une coopération européenne et internationale a lieu, tant dans le domaine de la recherche que celui de la prévention, du dépistage, du diagnostic précoce ou dans l'accès à des soins et suivis les plus adaptés. Le ministère des solidarités et de la santé et l'ensemble du Gouvernement sont pleinement mobilisés dans la lutte contre le cancer.
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