Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 11/02/2021
M. Jean Hingray attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie sur l'intérêt de déployer au plan national la marque « qualité tourisme » en faveur des acteurs du tourisme fluvial et fluvestre en y intégrant par exemple l'opérateur voies navigables de France (VNF), établissement public administratif.
En 2005, l'État créée la marque « qualité tourisme » afin d'améliorer la qualité des prestations touristiques en France et donner un signal de confiance aux visiteurs, quels que soient leurs préférences et leurs objectifs.
La marque sélectionne et fédère sous un même symbole des démarches qualité engagées dans l'hôtellerie ou dans les résidences de tourisme, dans les villages de vacances ou les campings, dans la restauration, les cafés ou les brasseries, dans les agences de locations saisonnières ou les offices de tourisme, dans les lieux de visite ou dans les activités sportives et de loisirs.
Réalisées à intervalles réguliers, des études confortent la crédibilité de la marque auprès des publics-cibles. La porter signifie bénéficier d'avis plus favorables. 48 % des établissements « qualité tourisme » bénéficient d'avis très favorables, contre 39 % des non marqués. Depuis 2014, on note une forte progression de l'adhésion des professionnels : 72 % d'entre eux se déclarent satisfaits avec près d'un tiers « très satisfaits ».
Pour autant, on peut déplorer que la marque « qualité tourisme » néglige le tourisme fluvial et fluvestre, celui qui inclut toutes les activités situées dans la proximité d'un canal ou d'un cours d'eau. Rappelons que notre pays avec 8 500 kilomètres de voies navigables présente le premier réseau européen reliant deux façades maritimes (Atlantique-Manche et Méditerranée) et que 2 761 communes sont traversées par ce réseau fluvial administré en grande partie par VNF. Il n'y est fait aucune mention sur le site internet de la marque alors que dans la période sanitaire actuelle ce mode de découverte familial, simple d'accès, accessible est parfaitement sécurisé.
Le tourisme de montagne étant provisoirement affaibli sous l'effet de la fermeture des remontées mécaniques, il est nécessaire de proposer des modes alternatifs de tourisme qui puissent contribuer par la diversité des destinations proposées à drainer des ressources économiques tant vers des villes moyennes et petites que vers des territoires ruraux isolés en capacité d'accueillir ces visiteurs au tempo lent, épris de tranquillité et d'échanges. Il demande donc au Gouvernement d'engager une démarche volontaire de façon à obtenir à brève échéance une marque de tourisme de type « fluvial qualité tourisme » ou plus largement « fluvestre qualité tourisme » qui contribuerait à redonner une forte attractivité à des terroirs isolés et à créer aussi une nouvelle dynamique pour l'opérateur public VNF.
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie publiée le 23/09/2021
La marque "qualité tourisme", couvrant la quasi-totalité de la chaîne de l'accueil touristique, dispose d'ores et déjà d'un référentiel « Port de plaisance » élaboré dans le cadre d'un partenariat avec la fédération française des ports de plaisance. A ce jour, seuls 3 ports situés dans les Alpes Maritimes et accompagnés par la CCI de Nice ont obtenu la Marque (Nice, Golfe Juan, et Cannes). Deux autres ports fluviaux de Besançon sont en cours d'accompagnement par le CRT Bourgogne Franche Comté. Le retour d'expérience du CRT Bourgogne Franche Comté, partenaire actif de la marque, pourra utilement faire évoluer le référentiel pour refléter la réalité de l'activité fluviale et fluvestre. S'agissant de la démarche "qualité tourisme", elle reste volontaire et il appartient à l'opérateur Voies Navigables de France (VNF) de se rapprocher des services de l'Etat chargés du tourisme pour lancer cet exercice et examiner l'opportunité de devenir partenaire de la marque "qualité tourisme". Ce partenariat pourrait notamment permettre d'ajuster les référentiels afin de mieux valoriser les activités de loisir, de visite, de restauration et d'hébergement autour des ports fluviaux, préciser les circuits d'itinérance douces (à pied, en vélo, en bateau ) et ainsi participer au développement du tourisme où l'on prend le temps de vivre, appelé "slowtourisme". VNF est déjà largement engagé dans cette démarche avec les acteurs locaux. Après trois ans de partenariat fructueux avec Vélo & Territoires, qui regroupe plus d'une centaine de collectivités, VNF est devenu début 2020 le premier adhérent du collège des partenaires. Cette adhésion marque l'évolution concrète de ce partenariat entre les deux réseaux pour marier itinéraires cyclables et voies d'eau. En effet, entre 2016 et 2018, 262 kilomètres d'itinéraires cyclables nationaux, dont 193 kilomètres sur le Schéma EuroVelo ont été ouverts autour du réseau de VNF. Afin de qualifier l'offre de services proposés aux cyclotouristes par les ports de plaisance et les haltes fluviales, celles-ci ont été rendues éligibles à la marque nationale "Accueil Vélo" en 2019. Le nouveau contrat d'objectifs et de performances signé entre l'Etat et VNF fin avril 2021, confirme le tourisme sur les voies navigables comme un axe d'intervention stratégique de l'opérateur. La France a de nombreux atouts en matière de tourisme fluvial. Elle dispose du premier réseau navigable d'Europe, 18 000 kilomètres de voies d'eau dont 8 500 kilomètres navigables, plus de 700 ports et haltes fluviales et de nombreux ouvrages d'art reliant les cinq principaux fleuves, à proximité de grands sites naturels ou patrimoniaux. En 2018 on comptabilisait plus de 11,3 millions de passagers sur le réseau navigable français, générant un chiffre d'affaires de 630 millions d'euros et des retombées économiques sur les territoires estimées à 500 millions d'euros, sans même compter les activités nautiques et fluvestres. L'offre de navigation française est diversifiée et de qualité. De nouveaux types de bateaux (paquebots de 150 passagers, péniches hôtel de luxe, bateaux promenade électriques), mieux équipés, plus spacieux et plus respectueux de l'environnement sont régulièrement mis en service. Certains opérateurs français ont développé des savoir-faire qu'ils exportent en Europe et au-delà, à l'instar de CroisiEurope, leader européen de la croisière fluviale, de Nicol's, leader de la plaisance locative ou du Groupe Bénéteau, constructeur de bateaux, propriétaire d'une dizaine de marques commercialisées dans plus de cinquante pays. Enfin, le secteur est innovant sur le plan technologique (bateaux plus économes, propres et durables, sûrs et intelligents), à la fois par les services offerts, dans les ports et les haltes fluviales, par l'intermédiaire du numérique (réservations d'anneaux et de prestations lors des escales, systèmes de régulation du trafic ), mais aussi par l'ingénierie, qui associe différents types d'activités, comme le vélo, la randonnée et les visites culturelles.
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