Question de M. BOCQUET Éric (Nord - CRCE) publiée le 04/02/2021
M. Éric Bocquet attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur le récent rapport du cabinet indépendant Progexa concernant la politique sociale et l'emploi au sein d'Amazon France.
Ce rapport a été réalisé par la société d'expertise-comptable Progexa à la demande des élus du comité social et économique central (CSEC) d'Amazon. Celui-ci est éloquent et épingle les pratiques sociales du géant de l'e-commerce, tout en rappelant le manque de transparence de la direction d'Amazon puisque de nombreuses contraintes se sont dressées face aux experts du cabinet, notamment dans l'obtention de données restreignant ainsi l'analyse liée notamment à l'absentéisme et à l'évolution des effectifs par service.
Outre cela, le rapport soulève le recours élevé aux intérimaires précarisant toujours plus l'emploi au sein des sites. En 2019, les intérimaires représentaient 44 % des salariés d'Amazon. Un chiffre qui grimpe jusqu'à 64 % dans les fonctions particulièrement physiques telles que la réception et l'expédition des marchandises dans les entrepôts.
À cela s'ajoutent un nombre d'accidents en hausse et un taux d'abstention record. Plus d'un millier d'accidents du travail ont été déclarés par Amazon France logistique en 2019, soit près de trois accidents par jour, un chiffre qui serait largement minoré selon les représentants syndicaux. En matière d'absentéisme, le rapport pointe des taux dépassant les seuils d'alerte et qui s'élèvent à plus de 10 % sur certains sites.
Sans compter un nombre de plus en plus important d'heures supplémentaires et la multiplication du travail de nuit, ou encore les contraintes physiques liées au port de charges lourdes et aux gestes répétitifs qui accentuent les troubles musculo-squelettiques.
Il peut être évoqué encore un taux de rotation conséquent puisque les départs de salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) augmentent chaque année. 50 % de l'effectif interne de 2016 a quitté l'entreprise dans les deux années suivantes. Le taux de rotation s'élève en effet à 20 % pour les ouvriers, 24 % pour les agents de maîtrise ou encore 34 % pour les cadres. C'est un signe qui ne trompe pas.
Au regard de ces éléments, tout laisse à croire qu'au sein d'Amazon les conditions de travail sont dégradées. C'est d'autant plus indécent que le chiffre d'affaires a progressé de 37 % en un an, que les bénéfices ont triplé, que la capitalisation d'Amazon s'élève à 1 500 milliards d'euros et qu'enfin le président-directeur général de l'entreprise cumule une fortune de 155 milliards d'euros.
Il lui demande donc si elle entend être particulièrement vigilante, au regard du rapport du cabinet Progexa, quant aux conditions de travail au sein du groupe Amazon France.
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Transmise au Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion
La question est caduque
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