Question de Mme JOURDA Gisèle (Aude - SER) publiée le 18/02/2021

Mme Gisèle Jourda interroge M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les annonces ou rumeurs de fermetures de classes maternelles et élémentaires dans les communes audoises de Couiza, d'Esperaza,, de Luc-sur-Aude et de Montazels.
Ces informations, si elles s'avèrent vraies, sont particulièrement inappropriées : au regard des annonces ministérielles en faveur du renforcement des moyens pour l'enseignement primaire, car supprimer des classes reviendrait à prendre des mesures à l'encontre de ces enjeux, avec pour conséquences des classes plus chargées, des double ou triple niveaux et surtout la perte de la classe unique de cours préparatoire ; au regard du contexte sanitaire, car il est surprenant d'envisager une fermeture de classes avant de connaître l'évolution de la pandémie qui nous touche et ses conséquences à court, moyen et long terme ; au regard des investissements financiers réalisés par ces communes pour assurer l'entretien, la modernisation des établissements scolaires et l'amélioration des conditions de travail pour les enfants et les enseignants ; au regard des nouveaux programmes immobiliers qui ont vu le jour dans certaines de ces communes et qui vont accueillir de nouvelles familles avec enfants ; au regard des réalités et des difficultés du milieu rural, de ses familles avec peu de moyens n'ayant pas forcément l'accès, les compétences et l'accompagnement face aux nouvelles technologies, qui demandent une forte mobilisation de la communauté éducative sur les matières fondamentales : fermer des classes irait à l'encontre des besoins réels des enfants ; au regard des difficultés scolaires de nombreux enfants, dont certains ont des plans d'accompagnement personnalisés, d'autres un dossier en attente de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), certains enfin attendent la nomination de l'auxiliaire de vie scolaire (AVS) pour lequel ils ont une notification. La désertification médicale a aussi pour conséquences l'adaptation et la flexibilité des enseignants, pour ne pas pénaliser les enfants. Fermer des classes compliquerait encore plus cette réalité tristement acrobatique.

Les élus, les parents d'élèves, tous ensemble mobilisés, demandent un moratoire qui serait a minima pour les enseignants le juste témoignage de la reconnaissance de leur dévouement, de leur engagement et de leur volontariat en cette période difficile et exceptionnelle.
Elle lui demande de préciser la réalité de ces fermetures de classe, de prendre en compte les lourdes conséquences si ces informations étaient avérées, et de bien vouloir sursoir à appliquer de telles mesures au vu de l'ensemble des éléments avancés.


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