Question de M. SOMON Laurent (Somme - Les Républicains) publiée le 28/01/2021
M. Laurent Somon attire l'attention de M. le Premier ministre sur la souffrance, le décrochage, la précarité des jeunes de 18 à 25 ans. Les jeunes éprouvent depuis quelques années de sérieuses difficultés à poursuivre leurs études supérieures et à s'insérer sur le marché du travail. La pandémie actuelle conduit toute une génération dans une situation de précarité. Les élus locaux mettent en place des mesures destinées à aider localement les jeunes. À l'échelle nationale, les mesures doivent répondre à l'urgence sociale de la détresse des étudiants, mais aussi à l'urgence économique parce que permettre aux jeunes de poursuivre des études supérieures, c'est répondre aujourd'hui aux perspectives de mutations technologiques qui se profilent pour les années à venir. Donner la confiance aux jeunes générations, c'est donner du sens à l'ascenseur social en permettant des conditions d'études favorables aux plus modestes, c'est permettre l'éclosion des talents. Les jeunes ont besoin d'un accompagnement matériel pour le suivi des études et la recherche d'emploi complété par un soutien médical, associatif et éducatif en cette période de crise sanitaire. La jeunesse étouffe, il faut lui donner de l'oxygène. Il lui demande de préciser les mesures concrètes que le Gouvernement entend mettre en œuvre à destination de la jeune génération, celle de la France de demain, pour ceux dont les ressources sont insuffisantes pour poursuivre sereinement leurs études.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 06/05/2021
Conscient des difficultés que peuvent rencontrer les jeunes, du fait notamment des conséquences de la crise sanitaire, le Gouvernement a mis en place, dès l'été 2020, un plan d'ensemble en direction des jeunes afin de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Des mesures plus spécifiques à destination des étudiants ont également été présentées en début d'année 2021. Concernant la problématique des étudiants à l'université, des annonces ont été faites le 21 janvier 2021 : - l'autorisation pour les étudiants qui le souhaitent de pouvoir revenir à l'université « en présentiel » un jour par semaine, afin de leur permettre de conserver un lien social plus fort avec leurs professeurs et leurs pairs ; - l'ensemble des étudiants peut accéder à deux repas par jour pour le prix d'un euro dans les restaurants universitaires ; - la création d'un « chèque psy » pour permettre aux étudiants qui le souhaitent et souffrant de mal-être psychique de pouvoir consulter un professionnel (psychologue, psychiatre) et suivre des soins. Une annonce précédente a prévu le renfort de 80 psychologues et 60 assistants sociaux dans les universités jusqu'à la fin 2021. Par ailleurs, une annonce a été faite le 23 février dernier concernant l'installation prochaine de 1 500 distributeurs de protections hygiéniques dans les résidences universitaires, les CROUS et les services de santé universitaires, permettant un accès gratuit à ces biens pour les étudiantes. Plus généralement, pour tous les jeunes, dans le cadre du Plan de relance, le Gouvernement a présenté le 23 juillet 2020 un plan de mesures ambitieux à destination des jeunes, intitulé « 1 jeune, 1 solution », doté de 6,5 Mds. Ce plan constitue une réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes durant ce contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19 et s'accompagne de mesures complémentaires adoptées par la suite. Concernant les premières mesures adoptées, elles sont construites autour de trois grands axes : - le premier axe, « faciliter l'entrée des jeunes dans la vie professionnelle », comprend notamment des mesures en direction des entreprises telles qu'une compensation de charges de 4 000 pour tout jeune recruté entre août 2020 et mars 2021 et une aide exceptionnelle de 5 000 pour recruter un alternant mineur ou de 8 000 pour recruter un alternant de plus de 18 ans (ayant signé un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021). 100 000 missions supplémentaires de service civique sont également créées en 2020 et 2021 afin de permettre aux jeunes d'acquérir une première expérience en s'engageant pour la société. Et la création de 2 000 emplois supplémentaires pour les jeunes dans les associations a été permise via le renforcement des moyens du FONJEP (fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire) ; - le deuxième axe, « orienter et former 200 000 jeunes vers les secteurs et métiers d'avenir », propose par exemple une revalorisation de la rémunération des stagiaires de la formation professionnelle (200 par mois pour les mineurs et 500 pour les 18-25 ans), le doublement du nombre d'élèves bénéficiaires des cordées de la réussite et des parcours d'excellence, le renforcement de prêts-études garantis par l'État (majoration de l'enveloppe de 16 M, soit un quintuplement du montant, pour 58 000 étudiants bénéficiaires), etc. ; - le troisième axe, « accompagner plus particulièrement les jeunes éloignés de l'emploi en construisant 300 000 parcours d'insertion sur mesure ». Dans ce cadre, le Gouvernement renforce l'accompagnement de jeunes vers une qualification en vue d'un emploi dans les métiers d'encadrement du sport ou de l'animation en finançant le parcours SESAME. Il renforce également des dispositifs d'inclusion durable dans l'emploi (60 000 Parcours Emploi Compétences en plus des 20 000 initialement programmés en 2021 et 60 000 Contrats Initiative Emploi « jeunes » créés sur 2020-2021). Le parcours d'accompagnement contractualisé vers l'emploi et l'autonomie (PACEA), doté d'une allocation pour certains jeunes, ainsi que la Garantie Jeunes sont aussi renforcés. Des résultats sont déjà visibles : le ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion indique qu'entre août et novembre 2020, plus d'un million de recrutements ont été réalisé, soit un nombre analogue à 2019, et que 440 000 contrats en alternance ont été signés en 2020 (90 000 de plus qu'en 2019). En outre, le Premier ministre et la ministre chargée du travail ont annoncé le 26 novembre dernier un renforcement dudit plan par des mesures complémentaires : - la création de 20 000 jobs étudiants pour accompagner les décrocheurs et notamment les étudiants de première année. Il s'agit de contrats courts de 10 heures par semaine pendant quatre mois, que le CROUS va bientôt pouvoir proposer (mesure chiffrée à 50 M) ; - le doublement du montant des aides d'urgence versées par les CROUS aux étudiants en difficulté financière, ce qui permettra d'aider 45 000 jeunes supplémentaires pour se loger et se nourrir (pour un coût de 56 M) ; - l'instauration d'une aide exceptionnelle pour les travailleurs précaires. Cette aide exceptionnelle et rétroactive de 900 par mois est prévue entre novembre et mai inclus. Au total, 70 000 jeunes devraient être concernés parmi les 400 000 travailleurs précaires ciblés par cette mesure ; - la multiplication par deux des bénéficiaires de la garantie jeunes, assortie d'une aide financière pour faciliter les démarches d'accès à l'emploi, pour atteindre la cible de 200 000 jeunes fin 2021 ; - des dispositions pour les jeunes en fin d'études et entrant sur le marché du travail avec un accompagnement par Pôle Emploi et l'APEC, assorti d'un soutien financier allant jusqu'à 500 mensuels pendant leur recherche d'emploi. La possibilité d'évoluer dans la société et de développer ses talents est également prise en compte par le Gouvernement. Cela passe par le développement d'une politique de l'égalité des chances, sur laquelle le Gouvernement continue de mettre l'accent. Des annonces présidentielles ont par exemple été faites le 11 février dernier avec l'allocation de 1 000 places supplémentaires en classes préparatoires « Talents » aux concours administratifs dès 2021. Par ailleurs, les jeunes qui en ont besoin pourront bénéficier de 4 000 d'allocations pour les aider à accéder aux concours de la Fonction publique, soit deux fois plus qu'en 2019. Plus récemment, le Président de la République a annoncé le développement d'une politique publique de développement du mentorat avec un objectif de passer de 30 000 jeunes aujourd'hui bénéficiaires d'actions de mentorat à 100 000 fin 2021 et le double fin 2022.
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