Question de M. BOULOUX Yves (Vienne - Les Républicains) publiée le 28/01/2021
M. Yves Bouloux attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation sur la nécessité d'une reprise de cours en présentiel dans les universités.
Depuis fin octobre 2020, les quelque 1,6 million des étudiants de nos universités n'ont d'autre possibilité que de suivre leurs cours à distance, par visioconférence.
Alors que nos universités sont à l'arrêt, les élèves des classes préparatoires et des brevets de technicien supérieur (BTS) qui dépendent de lycées, n'ont pourtant pas vu leurs cours en présentiel interrompus lors du second confinement.
Cette différence de traitement apparaît inéquitable. On peut également s'interroger sur ce choix d'autoriser les cours en présentiel pour des classes de plus de 40 élèves, et d'interdire tout accès en présentiel aux étudiants de certains travaux dirigés et de master II universitaires qui comprennent pourtant bien moins d'élèves.
Une circulaire du 19 décembre 2020 avait annoncé une reprise des cours en présentiel à l'université par groupe de dix pour les étudiants « les plus fragiles » serait possible à compter du 4 janvier ainsi que la reprise des travaux dirigés pour les premières années à partir du 20 janvier 2021.
Le 14 janvier 2021, le Gouvernement a finalement confirmé une reprise des enseignements à 50 % concernant, dans un premier temps, seulement les travaux dirigés des étudiants et des apprentis des nouveaux entrants dans l'enseignement supérieur, en précisant qu'il revenait aux établissements de préparer un plan d'organisation.
Si le retour en présentiel des premiers entrants à l'université est une bonne nouvelle, cette reprise doit rapidement concerner tous les étudiants au risque de susciter des réorientations. Il en va du bien-être de nos étudiants, mais également de la qualité de l'enseignement dispensé.
De nombreux étudiants, privés de tout lien social, sont aujourd'hui en grande détresse psychologique. À cette détresse, s'ajoutent les difficultés financières ainsi que les inquiétudes liées à la qualité de l'enseignement dispensé, à la valeur du diplôme obtenu en fin d'année, et donc à leur avenir professionnel.
Ainsi que le recommande le conseil scientifique, il est indispensable de mettre en œuvre les conditions nécessaires permettant une reprise en présentiel au moins une fois par semaine des étudiants des Universités.
Aussi, il souhaite connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement pour rassurer les étudiants, et leur permettre leur retour dans les universités.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 08/04/2021
L'accompagnement des étudiants pendant la crise sanitaire est une absolue priorité du Gouvernement. Conscient des difficultés rencontrées par les étudiants souvent isolés, le Président de la République a présenté le 21 janvier dernier, à l'occasion d'un déplacement à l'université Paris-Saclay les principes d'un nouveau protocole sanitaire qui permet aux étudiants de retrouver leur campus l'équivalent d'une journée par semaine. Cela se traduit par une jauge d'accueil de 20 % dans les établissements. Ce protocole est aujourd'hui mis en uvre par 75 % des établissements d'enseignement supérieur et a d'ores et déjà permis à près de 60 % des étudiants de retrouver leur campus. L'ensemble des établissements d'enseignement supérieur est engagé dans la mise en uvre de ces nouvelles modalités d'accueil. S'agissant des conditions d'études pour les étudiants éloignés de leurs campus, tout a été mis en place pour renforcer l'enseignement à distance. Pour assurer la continuité pédagogique, 35M du plan de relance ont ainsi été consacrés au financement de projets d'hybridation des formations. Les tiers lieux d'études, comme les campus connectés, permettent également aux étudiants - notamment en milieu rural - d'avoir accès aux cours. Un partenariat avec la fondation SFR et Emmaüs connect a également été mis en place afin de fournir aux étudiants des accès à internet : don de 20 000 recharges prépayées, 240 000 GO de data, 3 000 smartphones et 1 500 box de poche 4G. Afin de compenser la perte de nombreux emplois étudiants, le gouvernement a déployé une aide de 200 en juin dernier ouverte notamment aux étudiants ultra-marins, ainsi qu'à ceux qui avaient perdu leur emploi ou leur stage. Les bourses sur critères sociaux ont été prolongées pour tous les étudiants qui en avaient besoin au cours du mois de juillet. Face au 2ème confinement, le Premier ministre a annoncé la création de près de 22 000 emplois étudiants : 20 000 emplois de tuteurs dans les établissements d'enseignement supérieur et 1 600 emplois de référents dans les cités universitaires. Le Gouvernement s'est mobilisé afin de renforcer l'accompagnement social des étudiants face à la crise. Les droits d'inscription ainsi que les loyers dans les résidences universitaires ont été gelés. Ils le seront à nouveau pour la rentrée de septembre 2021, comme l'a annoncé la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Le montant des bourses sur critères sociaux a été revalorisé à due concurrence de l'inflation afin de préserver le pouvoir d'achat des étudiants. Une aide exceptionnelle de 150 a été versée à l'ensemble des étudiants boursiers en décembre dernier. Depuis le 31 août dernier, tous les étudiants boursiers bénéficient du ticket « restaurant universitaire » à 1 . Ce dispositif est accessible à tous les étudiants depuis le 25 janvier dernier, boursiers, non boursiers et étudiants internationaux. Fin mars 2021, près de 5 millions de repas à 1 ont été servis dans les 500 points de ventes partout sur le territoire. Plus que jamais, le Gouvernement s'engage pour accompagner les étudiants et leur permettre de surmonter les conséquences économiques et sociales de cette crise. Les fonds d'aides d'urgence des CROUS ont été doublés de manière à pouvoir verser des aides spécifiques pouvant aller jusqu'à 500 euros selon la situation sociale des étudiants. Ces aides sont accessibles aux boursiers et aux non boursiers. Le gouvernement lutte également contre la précarité menstruelle, avec la mise en place de 1 500 distributeurs de protections périodiques gratuites d'ici septembre. Parce que cette crise se traduit également par un fort sentiment d'isolement, le Gouvernement renforce de manière inédite les capacités d'accompagnement psychologique des étudiants. En plus de l'ouverture de lignes d'écoutes dédiées, le dispositif « santé psy » permet aux étudiants qui en ressentent le besoin de bénéficier d'un soutien psychologique sans avance de frais et entièrement gratuit. Depuis le 10 mars 2021, la plateforme nationale d'accompagnement psychologique « santepsy.etudiant.gouv.fr » est lancée. Cette plateforme recense près de 1300 psychologues volontaires et permet d'accélérer la prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin, où qu'il soit en France. Chaque consultation est déclarée sur la plateforme pour permettre la rétribution du psychologue par les services financiers de l'université, avec un strict respect du secret médical. Afin de renforcer les services de santé universitaires, 80 postes ont été créés afin de multiplier les capacités de prise en charge. Il est également prévu 60 postes d'assistants de service sociaux supplémentaires dans les CROUS. La souffrance psychologique et la précarité étudiantes ne sont pas apparues avec la pandémie et ne disparaîtront pas avec elle. C'est pourquoi le gouvernement a désormais deux priorités : valoriser l'accès à l'information afin de lutter contre le non recours, via les plateformes étudiants.gouv.fr et « 1 jeune/1 solution » ; préparer l'avenir ensuite, en se livrant à un retour d'expérience sur toutes ces mesures exceptionnelles, afin d'envisager les mesures ou les réformes plus structurelles qui pourraient être mises en place.
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