Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 14/01/2021

Mme Catherine Dumas appelle l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie sur l'impact de la crise épidémique mondiale sur l'activité de l'hôtellerie parisienne.

Elle s'inquiète de cette situation alarmante, qui pourrait placer le secteur face au plus grand plan social de son histoire.

Elle note que l'épidémie sanitaire et le confinement ont réduit les taux d'occupation des hôtels, tous segments confondus, avec une baisse de 57 % en comparaison avec 2019, durant le premier semestre 2020. Le revenu moyen par chambre disponible a également enregistré une chute de 60 % sur les six premiers mois de l'année 2020. Les professionnels du secteur indiquent que près de 47 000 emplois ont déjà été détruits dans l'hôtellerie au premier semestre 2020.

Elle rappelle que la capitale française, qui accueille habituellement des touristes et une clientèle d'affaires, compte 80 000 chambres d'hôtel. Ces établissements n'ont jamais été contraints à la fermeture, mais ils continuent de souffrir des mesures restrictives de la mobilité et de l'insécurité sanitaire qui règne. Surtout, la défection des touristes non résidents, notamment non européens, affecte particulièrement l'hôtellerie haut de gamme et l'Île-de-France. Les territoires urbains pâtissent aussi d'une baisse du tourisme d'affaires avec le développement du travail à distance et l'annulation de très nombreux événements.

Elle souligne que l'ensemble de la profession souffre des conséquences de cette crise sanitaire, de l'hôtel 1 étoile au 5 étoiles. Les employés sont au chômage partiel depuis des mois ou concernés par un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Elle note que cela touche aussi bien les établissements de moins de dix salariés que les grands établissements qui comptent plus de 400 chambres. Parfois même la moitié du personnel d'un établissement est visée par le plan de sauvegarde de l'emploi.

Elle ajoute que, par ricochet, de nombreux sous-traitants, comme les femmes de chambre et les gouvernantes, sont également concernés par ces suppressions d'emploi. De nombreux « extras », au chômage partiel lors du premier confinement, après avoir épuisé leurs indemnités chômage, et perdu le statut d'intermittents, perçoivent aujourd'hui le revenu de solidarité active (RSA).

Elle lui demande de dresser un état des lieux de la situation actuelle afin de connaître le nombre envisagé de fermeture d'établissements et de licenciements, et voudrait connaître les dispositions spécifiques que le Gouvernement entend prendre pour continuer de soutenir ces acteurs essentiels au redémarrage du secteur tourisme, et leur permettre de résister à cette crise durable qui secoue l'ensemble de la profession.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la relance


Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée le 30/12/2021

Depuis mars 2020 et le début de la crise sanitaire, l'Etat est mobilisé pour soutenir les entreprises impactées par les mesures visant à faire face à l'épidémie de Covid-19. Depuis le début de la crise, le soutien de l'Etat aux entreprises s'élève à près de 230 milliards d'euros :Ces dispositifs d'aide ont permis de limiter le nombre de défaillance d'entreprises (en octobre 2021, le nombre de défaillances est en recul de 48 % par rapport à la même période en 2019) mais aussi de permettre une reprise d'activité forte : nous avons retrouvé notre niveau de croissance d'avant crise et avons un niveau d'emploi inégalé depuis près d'un demi-siècle. Alors que la crise sanitaire n'est pas terminée, l'Etat continuera de soutenir les entreprises. Face à la cinquième vague, quelques 1200 discothèques ont été contraintes à la fermeture : l'Etat prendra en charge la totalité des charges durant la période de fermeture. Par ailleurs, un certain nombre de secteurs fait face à des annulations en cascade, ce qui pourrait entraîner des pertes de chiffres d'affaires : le secteur de l'événementiel, les traiteurs ou encore les agences de voyages. Le Gouvernement est évidemment à l'écoute de ces secteurs économiques mais il est encore trop tôt pour avoir une analyse complète de l'impact de la crise sanitaire sur leur activité, qui résulte de recommandations et non d'interdictions. Le ministre Bruno LE MAIRE l'a affirmé : si une baisse importante de l'activité est confirmée, l'Etat prendra les mesures nécessaires, et ces entreprises seront aidées au cas par cas.

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