Question de Mme PRIMAS Sophie (Yvelines - Les Républicains) publiée le 21/01/2021
Question posée en séance publique le 20/01/2021
M. le président. La parole est à Mme Sophie Primas, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Sophie Primas. Monsieur le Premier ministre, je vous interroge en tant que sénatrice des Yvelines, au nom de tous mes collègues ici présents et, surtout, des maires de France qui nous appellent, désemparés.
Les maires veulent vous comprendre, mais ils ne vous comprennent plus ; ils veulent vous aider, mais ils n'y arrivent plus. Avec volontarisme, ils ont pris en charge l'organisation territoriale de la campagne vaccinale, aux côtés de préfets et d'agences départementales de l'ARS souvent dévoués et d'hôpitaux et de ressources médicales locales mobilisés. Ils sont prêts à s'engager, avec authenticité et sans arrière-pensée politique.
Non seulement les maires ont le doigt sur la couture du pantalon, mais ils ont aussi le porte-monnaie ouvert. Ils financent les installations matérielles, les agents qui accueillent le public et assurent la sécurité, les permanences pour les rendez-vous, les annulations et les listes d'attente, le transport des personnes vulnérables et même, monsieur le Premier ministre, le coût des aiguilles et des seringues, puisque celles-ci nous arrivent non conformes. (M. le Premier ministre s'exclame.)
Pourtant, aujourd'hui, ce sont les maires qui affrontent en première ligne le résultat de votre désorganisation : le mécontentement de nos concitoyens, leur incompréhension, leur détresse et, bientôt, leur colère. Le cabinet de Mme le maire de Rambouillet reçoit un appel par minute depuis lundi matin !
Nous connaissons les commandes et les conditions de transport et d'utilisation de ce vaccin depuis au moins le début de mois de décembre. Dès lors, pourquoi la logistique n'a-t-elle pas été anticipée ? Vous n'avez tiré aucun enseignement des dysfonctionnements de la première vague. Comment expliquer que des centres qui devaient ouvrir la semaine prochaine resteront fermés malgré vos promesses d'accélération ? Comment expliquer que les maires n'aient aucune visibilité sur les rendez-vous à plus de deux jours, donc sur les rendez-vous pour la seconde injection ?
Tout cela rend le pays épidermique, monsieur le Premier ministre. Comment et quand allez-vous enfin reprendre les choses en main ? (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. Applaudissements sur des travées du groupe SER.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 21/01/2021
Réponse apportée en séance publique le 20/01/2021
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles. (Marques d'étonnement sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Madame la sénatrice, sans que j'aie moi non plus, vous vous en doutez, d'arrière-pensée politique, je veux dire quelque chose qui vous fera plaisir.
Les membres du Gouvernement sont convaincus que la campagne de vaccination se fera main dans la main avec les maires. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
Depuis la fin du mois de décembre, par l'intermédiaire notamment des cellules départementales de vaccination, nous avons demandé à ces derniers de proposer des lieux adaptés à l'ouverture de centres vaccinaux et de prendre l'attache des personnes vulnérables concernées par la nouvelle étape de vaccination qui a débuté lundi, à savoir nos concitoyens de plus de 75 ans.
Je tiens ici à les remercier d'avoir contribué, par leur expertise, à la création et à l'ouverture de plus de 800 centres à ce jour. Nous savons pouvoir leur faire confiance. Comme vous l'avez rappelé, le rôle des maires sera central, notamment dans le transport des personnes vulnérables vers ces centres. Cela a été réaffirmé encore récemment par le ministre des solidarités et de la santé auprès du président de l'Association des maires de France.
Depuis le démarrage de la campagne, les maires, les préfets, les ARS connaissent précisément le nombre de doses disponibles. (Non ! sur les travées du groupe Les Républicains.) Il leur appartient de ne pas ouvrir davantage de centres que ceux que nous leur avons demandé d'ouvrir. (Vives protestations sur les mêmes travées.) Il appartient aux autorités locales de ne pas ouvrir davantage de créneaux que de doses de vaccin disponibles.
Madame la sénatrice, quand j'entends la présidente de la région française dont dépend votre département se plaindre que les collectivités doivent prendre en charge les seringues et les aiguilles, je pense, pour filer la métaphore de mon collègue Gabriel Attal, que, si elle avait été chargée des stocks au moment du Débarquement (Mêmes mouvements.), les militaires auraient débarqué la fleur au fusil, mais sans munitions dans leur barillet ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à Mme Sophie Primas, pour la réplique.
Mme Sophie Primas. Monsieur le secrétaire d'État, je suis outrée par vos propos : renvoyer la responsabilité aux maires, que nous représentons ici, n'est pas digne de cet hémicycle. Nous ne connaissons pas le nombre de doses de vaccins disponibles. Et vous aurez beau le répéter comme un mantra, cela reste un mensonge ! (Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. Applaudissements sur les travées des groupes UC, INDEP, SER et CRCE.)
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