Question de Mme DUMONT Françoise (Var - Les Républicains) publiée le 14/01/2021

Question posée en séance publique le 13/01/2021

M. le président. La parole est à Mme Françoise Dumont, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Françoise Dumont. Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Dans son désormais habituel point hebdomadaire, le Premier ministre donnait, jeudi dernier, une liste des départements passant à un couvre-feu à dix-huit heures dès dimanche. Le Var semblait alors être le seul département de la région Sud à être épargné dans l'annonce du Premier ministre. Samedi, nouveau rebondissement : le couvre-feu était avancé à dix-huit heures dans le Var et la Drôme. Un à un, les départements français sont soumis à ce couvre-feu avancé, en attendant sans doute, comme chez nombre de nos voisins européens, de nouvelles mesures, peut-être plus contraignantes encore.

Les mauvais chiffres sont là : le nombre de personnes contaminées, bien sûr, mais aussi le faible nombre attendu de vaccinés. Un million tout juste de Français seront vaccinés à la fin du mois, 15 millions de personnes parmi les plus fragiles pour l'été, alors que les Britanniques se sont fixé comme objectif d'atteindre les 15 millions de vaccinés d'ici la mi-février. Dans le Var, seules 2 925 doses avaient été dispensées à la date d'hier, alors que le département compte 1,076 million d'habitants.

Parmi les voix qui s'élèvent, on compte celle des élus locaux : ils s'insurgent à juste titre contre votre politique sanitaire, qui ne tient pas compte de leurs mains tendues pour hâter la vaccination du plus grand nombre. Vous les laissez dans le flou s'agissant des séquences de livraison.

Votre stratégie aura en outre des conséquences économiques graves dans les territoires. Vous le savez, le Var est le second département le plus touristique de France. Mais il s'agit d'une économie particulièrement volatile, les touristes pouvant avoir peur de se rendre dans un département ou un pays où la population serait très largement non vaccinée. Votre stratégie vaccinale particulièrement lente pourrait donc signer l'acte de décès de l'économie touristique varoise et française si, l'été prochain, les chiffres de la vaccination n'étaient pas bons, et si ceux de nos voisins étaient bien meilleurs.

Aussi, monsieur le ministre, avant les traditionnelles annonces du jeudi, pourquoi ne pas vous appuyer sur les élus locaux et l'intelligence des territoires pour optimiser la stratégie vaccinale et prévoir un objectif bien plus ambitieux pour l'été ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 14/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 13/01/2021

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé. Je vous remercie de votre question, madame la sénatrice.

Si vous veniez avec nous rencontrer les élus locaux, vous constateriez qu'ils sont en effet très contributeurs et qu'ils tiennent des discours souvent assez éloignés de ceux que l'on peut entendre à Paris.

Je suis d'ailleurs en lien étroit avec un certain nombre d'élus varois, y compris de votre bord politique, qui participent aux cellules de coordination départementale pour mettre en place la stratégie vaccinale.

L'un d'eux m'a expliqué qu'il avait recruté des médecins du département pour venir appuyer le centre de vaccination. Un autre m'a demandé s'il pouvait utiliser les véhicules dont il disposait pour déplacer des personnes âgées isolées des territoires du Haut-Var, du côté de la Dracénie, vers le centre de vaccination. Je lui ai répondu que nous n'étions pas jacobins au point qu'il faille me demander une autorisation pour cela ! (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean Castex, Premier ministre. Heureusement !

M. Olivier Véran, ministre. Madame la sénatrice, je vous invite à venir constater par vous-même ce décalage entre ce que je perçois parfois dans cet hémicycle, ou un autre, et ce que j'entends sur le terrain (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains. - Applaudissements sur les travées du groupe RDPI), à aller voir sur place ce que nous construisons tous les jours avec les élus locaux. Je vous invite par exemple à participer aux cellules départementales de coordination et d'organisation de la vaccination.

J'entends toutefois vos préoccupations, madame la sénatrice, et je vous répondrai, comme je pourrais le faire aux sénateurs des Alpes-Maritimes, du Gers ou des Hautes-Pyrénées, où nous étions récemment avec le Premier ministre, que la répartition des doses de vaccin dont nous disposons se fera au prorata de la population et non en fonction de l'appel de tel ou tel élu, ou des préoccupations particulières de tel ou tel territoire.

Nous avons fait une seule entorse à cette règle et distribué les 50 000 premières doses du vaccin Moderna aux communes du Grand Est, de Bourgogne-Franche-Comté et des Alpes-Maritimes, qui font face à une très forte recrudescence épidémique. Il me semble que chacun peut l'entendre.

Je serai vendredi à Troyes, avec M. Baroin. J'étais hier avec l'Association des maires de France (AMF), l'Assemblée des départements de France (ADF), l'Association des régions de France (ARF) et France urbaine. J'étais encore tout à l'heure au téléphone avec le président Rottner pour structurer les possibilités d'intervention des régions au service de nos concitoyens, en parfaite harmonie avec l'État. (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)

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