Question de Mme de MARCO Monique (Gironde - GEST) publiée le 14/01/2021
Question posée en séance publique le 13/01/2021
M. le président. La parole est à Mme Monique de Marco, pour le groupe Écologiste Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
Mme Monique de Marco. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Léa, une étudiante de ma circonscription, en Gironde, m'a écrit ceci : « Je suis à un moment clé de ma vie, où je dois faire des choix importants pour mon avenir. Mais, aujourd'hui, il m'est impossible de me projeter, et personne n'est là pour m'aider. Je suis seule, derrière un écran sans vie, depuis des mois. [
] Je me sens lâchement abandonnée par mes aînés. »
Madame la ministre, un tiers des étudiants montrent aujourd'hui des signes d'anxiété et de dépression. Leurs conditions de vie et d'études sont fortement dégradées. Leur isolement prolongé les cours ont uniquement lieu en distanciel et une vie sociale qui s'est réduite comme peau de chagrin risquent d'avoir des conséquences dramatiques.
La réouverture des universités était envisagée pour la rentrée de janvier, mais elle n'a finalement pas eu lieu.
Les consignes sont données tardivement, avec un manque criant de concertation. Les étudiants et les enseignants se sentent oubliés, déconsidérés, voire, serais-je tentée de dire, sacrifiés.
Ne pouvons-nous pas faire preuve d'imagination, d'intelligence collective ? Ne serait-il pas possible de proposer par exemple une partie des cours en présentiel, avec des jauges adaptées selon la taille des salles, pour rompre l'isolement de nos jeunes et leur redonner espoir en l'avenir ?
Il nous semble urgent de recruter plus de psychologues et de proposer un chèque-santé aux étudiants. Il faut également répondre à la précarité, par exemple par un moratoire sur les loyers dans les résidences universitaires, un renforcement des aides, des recrutements d'assistantes sociales. Il est aussi plus que temps d'étendre le bénéficie du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans, qui en sont injustement exclus, en incluant les étudiants, pour ne pas laisser tomber nos jeunes face à la crise.
Au-delà de la concertation annoncée pour ce vendredi, quelles mesures concrètes envisagez-vous pour faire face à la détresse des étudiants et atténuer leur isolement ? (Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées du groupe SER.)
Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 14/01/2021
Réponse apportée en séance publique le 13/01/2021
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Madame la sénatrice, l'ensemble du Gouvernement le sujet est interministériel puisqu'il concerne le futur emploi des jeunes, l'apprentissage ou l'orientation dans l'accès à l'enseignement supérieur se préoccupe chaque jour de l'avenir de notre jeunesse et des étudiants.
Vous étiez au mois d'octobre dernier avec moi sur le campus du centre régional des uvres universitaires et scolaires (Crous) à Pessac. Vous avez vu comme moi la détresse de certains étudiants. Vous avez aussi vu, je pense, l'engagement exceptionnel des personnels des Crous et des services de santé, qui aident et accompagnent les étudiants, ainsi que celui des étudiants eux-mêmes. C'est tout cela que mon ministère soutient.
Oui, les cours sont en train de reprendre progressivement dans les établissements ! Oui, toute cette progression est coconstruite ! Dès le début du mois de décembre, nous avons commencé à travailler à une reprise très progressive au mois de janvier. Ce vendredi, nous continuerons de travailler pour augmenter le nombre d'étudiants pouvant bénéficier de cette reprise. L'enseignement, c'est évidemment avant tout une relation humaine qui se noue entre un professeur et ses étudiants.
Vous demandez plus de psychologues ? Le Premier ministre a annoncé doubler leur nombre dans les établissements d'enseignement supérieur. Et les Crous sont en train de recruter soixante assistantes sociales.
Les étudiants ont perdu leurs petits jobs ? Nous en avons créé 22 000 dans les universités, et nous allons continuer.
Aux questions nouvelles que soulève cette crise inédite, comme à celles qui se posent depuis très longtemps sur la précarité des étudiants, nous essayons d'apporter des réponses pragmatiques, concrètes, qui soient un véritable un bol d'air pour nos étudiants.
Je remercie une fois de plus l'ensemble des étudiants et des personnels, qui traversent cette crise du mieux possible, dans un contexte très compliqué. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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