Le résumé
L'épidémie de Covid-19 et le projet chinois des « nouvelles routes de la soie » ont mis en lumière le caractère stratégique des ports et des chaînes logistiques pour l'approvisionnement de la Nation en biens essentiels.
Fruit d'un travail de plus de six mois, le rapport de la mission d'information relative à la gouvernance et à la performance des ports maritimes constate que la performance des ports français ne répond pas encore aux attentes qui ont inspiré les réformes conduites depuis 30 ans dans ce secteur. Cette situation apparaît d'autant plus regrettable au regard des atouts maritimes de la France, qui possède le deuxième plus grand domaine maritime, un accès à tous les océans grâce à l'outre mer et un réseau portuaire dense, constitué de onze établissements portuaires relevant de l'État - les grands ports maritimes (GPM) - et d'une cinquantaine de ports relevant des collectivités territoriales.
Parmi les facteurs expliquant cette situation : l'absence de vision stratégique de l'État pour nos ports, une insuffisante association des acteurs économiques et des collectivités territoriales à la gouvernance des établissements publics portuaires et un sous investissement chronique dans la desserte des places portuaires par des modes massifiés (fer, fleuve). En outre, la stratégie nationale portuaire, annoncée par le Premier ministre en novembre 2017, n'a toujours pas vu le jour.
Pour inverser la tendance et « réarmer » nos ports dans la compétition internationale, la mission formule 10 propositions et 4 recommandations de court terme. Elle appelle également le Gouvernement à saisir l'opportunité de la relance verte post crise sanitaire pour déployer un plan de soutien de 150 millions d'euros par an sur 5 ans pour les ports et doubler les moyens prévus par la loi d'orientation des mobilités afin de renforcer le report modal vers les transports massifiés de fret pour atteindre près de 5 milliards d'euros sur 10 ans. Sans remettre en cause les apports de la réforme de 2008, la mission propose enfin d'apporter des ajustements pragmatiques à la gouvernance des GPM et d'améliorer leur pilotage.