Le résumé
La coopération économique et scientifique entre Israël et l'Union européenne constitue un vrai succès. Son approfondissement patine en raison de la volonté européenne de le relier à une reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne pour voir aboutir la solution à deux États. Cette approche conditionnelle vaut aussi pour le renforcement des liens entre l'Union européenne et les Territoires palestiniens.
Cette logique a priori vertueuse s'avère in fine contreproductive. L'État hébreu ne considère plus aujourd'hui l'Union européenne comme un partenaire politique. Les valeurs défendues par l'Union européenne, au premier rang desquelles le respect du droit international, et son souhait de s'affirmer comme un acteur politique dans la région se heurtent logiquement à l'intransigeance de l'État hébreu, plus enclin à s'appuyer sur les États-Unis sur ces questions. En découle une relation complexe, paradoxale par moments.
Cette logique contribue également à générer au sein de l'Autorité palestinienne une sensation d'incompréhension sur les intentions de l'Union européenne au risque de relativiser son aide et fragiliser sa crédibilité. Elle ne suscite pas non plus l'adhésion unanime du Conseil.
Cette situation de blocage invite à repenser la stratégie de l'Union européenne dans la région. La révision de la politique de voisinage mise en oeuvre depuis décembre 2015 doit donc constituer l'occasion d'une relance des discussions avec Israël, d'un côté, et les Territoires palestiniens, de l'autre.