Le résumé
La Turquie, partenaire indispensable, est aujourd'hui fragilisée. Incontournable dans la lutte contre Daech et la gestion des flux migratoires, elle est confrontée à une spirale de violences. Alors que le parti au pouvoir a semblé incarner, pendant un temps, une synthèse des différentes composantes et aspirations de la société turque, son évolution inquiète et les clivages de cette société sont ravivés.
Le dialogue avec l'Union européenne a été relancé par la crise migratoire, qui a conduit à promettre à la Turquie une accélération des négociations d'adhésion et de la libéralisation des visas, en échange de sa coopération à la résolution de ce drame humanitaire. La France doit faire entendre de façon plus audible ses positions à ce sujet, tandis que la négociation entre l'Union européenne et la Turquie est apparue de fait, aux yeux de beaucoup, comme une négociation entre l'Allemagne et la Turquie.
Or la question de la poursuite des négociations d'adhésion se pose, étant donné l'évolution du régime turc. Par ailleurs, l'Union européenne doit faire face au "Brexit", et ne saurait envisager cette adhésion à un horizon proche. Toute forme de marchandage à l'adhésion doit être exclue. Mais la Turquie doit pouvoir s'amarrer, à long terme, aux valeurs européennes.
Dans ce contexte, le rapport analyse les ressorts de l'évolution de la Turquie et de ses relations avec l'Union européenne, ainsi qu'avec la France. Il formule des propositions, dans le but de clarifier les ambiguïtés existant dans les relations avec la Turquie et de mettre en oeuvre, de façon prioritaire, une feuille de route visant à relancer la coopération à tous les niveaux avec ce pays.