Le résumé
La dégradation des relations entre la Russie et les pays occidentaux, manifeste depuis la crise ukrainienne, est en réalité amorcée depuis des années ; elle est notamment liée à la volonté de la Russie de réaffirmer son rôle sur la scène internationale en s'opposant à ce qu'elle perçoit comme un ordre mondial injuste imposé à l'issue de la guerre froide.
Soulignant les occasions manquées et les raisons d'une incompréhension mutuelle, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées fait le constat d'un échec de l'arrimage de la Russie à l'Europe et de son éloignement, aussi bien idéologique que géostratégique, illustré notamment par le pivot russe vers l'Asie.
Pourtant, il n'est pas possible d'en rester là. La Russie reste un interlocuteur incontournable, membre permanent du conseil de sécurité, avec lequel la France entretient des liens économiques, historiques et culturels étroits. L'absence de dialogue et la spirale de l'isolement de la Russie comportent, en outre, des risques pour la sécurité en Europe et la stabilité mondiale.
Dès lors, la ligne défendue par la commission concilie fermeté et dialogue.
Il faut, bien entendu, prendre la pleine mesure du « retour d'une menace de la force » en Europe. Il s'agit également de se doter d'une stratégie globale à l'égard de la Russie, reconnaissant sa place dans l'ordre international, mais dans le respect du droit.
La commission plaide aussi pour que soient poursuivis les efforts dans le cadre du « format de Normandie » en vue de l'application des accords de Minsk tout en étant favorable à une levée partielle des sanctions, si les conditions le permettent.
Enfin, le rapport propose que la France prenne l'initiative d'un nouveau dialogue paneuropéen avec la Russie sur les questions de sécurité et de développement économique, dans le cadre d'une « nouvelle conférence d'Helsinki », qui redonnerait à l'Europe et à la Russie une perspective politique commune.