Le résumé
Comme dans d'autres secteurs d'activité, le traitement massif des données (Big Data) a fait irruption dans le domaine de l'agriculture pour offrir des services techniques d'assistance aux exploitants agricoles, leur permettant de développer une « agriculture de précision » qui vise, grâce à une utilisation bien plus efficace des intrants, une diminution simultanée des coûts et de l'empreinte environnementale.
L'offre nord-américaine occupe une position de pointe sur les services associés au Big Data et l'emprise qui en résulte pourrait porter atteinte à l'indépendance des productions agricoles française et européenne.
Après avoir analysé les principes du Big Data et la manière dont ceux-ci sont mis en oeuvre dans l'agriculture, l'audition publique de l'OPECST du 2 juillet 2015 s'est attachée à examiner les stratégies permettant de développer une offre autonome compétitive en agriculture de précision. La communauté agricole française s'est montrée prête à une mobilisation en ce sens à partir de la constitution d'une plateforme commune de gestion des données. Elle attend du Gouvernement non pas une protection, mais l'établissement d'un cadre clair pour cette gestion de données et l'encouragement à l'offre de services innovants. La mise à disposition, par l'Agence spatiale européenne, de données satellitaires agricoles en mode ouvert (Open Source) montre la voie d'une réaction dynamique et constructive.
Les conclusions de l'OPECST ont souligné le besoin d'une implication d'autant plus forte du Gouvernement sur ce dossier que la préservation de la souveraineté en matière d'agriculture a pour enjeu, en arrière-plan, la maîtrise cruciale du développement du territoire.