Le résumé
Les négociations sur le décaissement de la dernière tranche de l'aide internationale à la Grèce rythment l'actualité de l'Union européenne depuis la fin de l'année 2014. Les premiers résultats positifs qu'a pu afficher l'économie grecque au début de cette même année sont aujourd'hui gommés par la menace, faute d'accord avec ses bailleurs de fonds (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), d'un défaut du pays et d'une sortie de la zone euro. L'avènement, à l'issue des élections législatives du 25 janvier 2015, d'une majorité parlementaire et d'un gouvernement hostiles au mémorandum d'accord signé en 2012, puis le référendum du 5 juillet ont contribué à rendre cette hypothèse plausible. Contrairement aux autres pays placés sous programmes d'assistance financière, à l'image de l'Irlande et du Portugal, la Grèce semble dans l'incapacité de sortir du cercle vicieux initié par l'absence de réformes. Il existe pourtant une aspiration profonde au changement de la part de la population grecque, dont l'attachement à l'euro ne se dément pas, cinq ans après le déclenchement d'une crise sans précédent, marquée par un appauvrissement inédit.
C'est dans ce contexte que votre rapporteur s'est rendu à Athènes du 8 au 12 juin 2015 afin d'y rencontrer représentants du gouvernement et l'opposition, acteurs économiques et membres de la société civile. Le présent rapport tire les enseignements de ces entretiens. Il présente un état des lieux de la situation économique et financière du pays mais aussi des négociations en cours. Il rappelle qu'au-delà du versement des fonds, qui induit une clarification de la position du gouvernement grec, il convient d'aider le pays à définir pour demain un modèle de croissance viable. La tragédie grecque s'appuie sur la notion de fatalité. L'avenir de la Grèce doit, lui, se fonder sur le refus de cette fatalité et implique des choix clairs, tout aussi pragmatiques que courageux.