Le résumé
Sous l'égide de M. Jean-François Humbert, alors président du groupe d'information internationale sur le Tibet, un colloque intitulé « Tibet 1980-2014 » s'est tenu au Sénat, le 24 mai 2014.
Sont intervenus dans cette manifestation, qui a réuni environ deux cent cinquante participants, Mmes Katia Buffetrille, (EPHE), Marie-Dominique Even (CNRS), Françoise Robin (INALCO), MM. Andrew Fischer (Institut international des Sciences sociales de La Haye), Jean-Marie Fardeau (Human Rights Watch), Elliot Sperling (Université d'Indiana, Bloomington), Nicolas Tournadre (Université d'Aix-Marseille) et Lun Zhang (Université de Cergy-Pontoise).
Elle a permis d'aborder une période de l'histoire tibétaine marquée par une brève politique d'ouverture économique, mais aussi de soutien à la culture, à la religion et la langue tibétaines, avant que ne soient lancées d'autres politiques de développement, en décalage avec les réalités socio-culturelles propres au haut plateau tibétain. Ont été présentés non seulement les diverses politiques mises en oeuvre mais aussi leurs impacts sur l'économie, la vie pastorale, la vie religieuse, la langue et la littérature.
Les participants ont notamment souligné que la croissance constatée dans la Région autonome du Tibet résulte d'une politique de subventions du gouvernement central et que la sédentarisation des populations nomades ou semi-nomades, l'exploitation des ressources ainsi que la recherche de la « stabilité » menacent fortement la civilisation tibétaine.
Témoignant de leur résilience à travers une production littéraire riche et une forte volonté de préserver leur langue, les Tibétains ont également montré leur résistance à ces politiques par de multiples actions allant jusqu'au sacrifice ultime : l'immolation par le feu.